M. Joumblatt a proposé son aide et celle de Nabih Berry, pour que ce rapprochement s'opère au plus vite. « Je vois la discorde venir. Saad Hariri la voit, et Hassan Nasrallah aussi », a-t-il dit.
Le chef de la Rencontre démocratique a affirmé en substance qu'il faut tirer un trait sur l'acte d'accusation, estimant que « la paix civile » est plus importante qu'une accusation qui mettrait le Liban à feu et à sang. Citant le chef de l'État syrien, qui l'avait chargé de transmettre un message aux dirigeants français, M. Joumblatt a affirmé : « Gardons ce tribunal, mais revoyons l'acte d'accusation. » Et de conseiller au tribunal d'explorer sérieusement la piste israélienne, ou intégriste...
Pour M. Joumblatt, le slogan « Liban d'abord » doit être abandonné. Il faut, selon lui, en revenir à l'accord de Taëf et aux « relations privilégiées » avec la Syrie, sans que cela signifie un retour à la tutelle syrienne. Reprenant le discours tenu dernièrement par Saad Hariri au sujet de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, M. Joumblatt a admis avoir été séduit par les informations des « faux témoins ». « J'ai cru et je n'ai pas cru », a-t-il avoué. Le chef du PSP a toutefois affirmé « n'avoir aucune idée » de la partie qui a « fabriqué » la fiction des faux témoins. Selon lui, le tribunal international a « dès le départ » été utilisé comme un instrument politique. Il a avoué avoir flairé, dès le départ, que cette instance s'inscrirait quelque part dans « le jeu des nations ».
Le chef de la Rencontre démocratique a critiqué aussi bien le 14 Mars que « certaines personnalités » du 8 Mars qui procèdent à l'escalade, les uns contre la Syrie ou le Hezbollah, les autres contre le Premier ministre. Il a affirmé que le rapprochement de M. Hariri de Damas lèse les uns et les autres, mais pour des raisons différentes, et ajouté que les deux camps avaient tort de chercher à enflammer la scène locale, plutôt que de l'apaiser, estimant que Saad Hariri le rejoint aujourd'hui avec un an de retard.
M. Joumblatt a semblé mépriser les attaques lancées par Jamil el-Sayyed contre le Premier ministre, estimant qu'elles méritent tout juste d'être examinées en Conseil des ministres. « Jamil Sayyed porte atteinte à la Syrie par ses propos », a-t-il conclu.