Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Reportage

À New York, les musulmans fêtent la fin du ramadan avec un message de « paix »

L'Aïd el-Fitr est célébré cette année alors que s'accumulent les controverses sur la place de l'islam dans la société américaine.
Plus de 7 000 fidèles se sont réunis vendredi à la mosquée de Harlem pour fêter la fin du ramadan et montrer que « l'islam rime avec amour, paix et unité », au moment où le sentiment antimusulman augmente aux États-Unis.
« Aujourd'hui est un jour de fête pour les musulmans, un jour heureux », déclare l'imam Shamsi Ali, dont les paroles résonnent sous le dôme de cuivre de cette mosquée du quartier noir de Manhattan, orientée vers La Mecque et surplombée d'un minaret de granit rose. Mais « nous nous souvenons tous de la tragédie survenue il y a neuf ans », ajoute-t-il, l'Aïd el-Fitr - la fête marquant la fin du ramadan - tombant cette année au même moment que la commémoration des attentats du 11-Septembre. « Plus qu'un jour de célébration, aujourd'hui est un jour de réflexion et de solidarité », dit-il, appelant à faire prévaloir « la sagesse, la compassion et la raison » face à ce qu'il qualifie « d'islamophobie croissante ».
L'Aïd el-Fitr est célébré cette année alors que s'accumulent les controverses sur la place de l'islam dans la société américaine. Dernier exemple en date : la menace lancée par le pasteur Terry Jones de brûler le Coran, venue se mêler au projet controversé de construction d'une mosquée près de Ground Zero. L'organisation Amnesty International a dénoncé vendredi un climat de « persécution » à l'encontre des musulmans aux États-Unis.
Près de la mosquée de Harlem, la plus ancienne et grande de New York, les fidèles étaient nombreux vendredi à confier leur aspiration à la paix et à une meilleure intégration. « Je vis ici depuis quatre ans, et cette année on se sent un peu exclus », note Fairuz Saadun, un banquier malaisien de 32 ans, qui juge toutefois que les récentes polémiques visant l'islam ne sont « pas rationnelles ». « C'est seulement un petit groupe qui ne comprend pas qu'on veut simplement la paix, comme les juifs et les chrétiens. Le 11-Septembre et l'islam sont deux choses bien distinctes », souligne-t-il.
Safia al-Sadu, une étudiante de l'université Columbia, est venue s'agenouiller auprès de quelque 800 autres femmes et enfants d'origines très variées - arabe, africaine, asiatique - dans une salle de prière comble, bruissant de robes et de voiles aux couleurs vives. « Regardez cette diversité ! Cela doit nous rappeler l'importance de la tolérance et du vivre-ensemble, et combien l'islam rime avec amour, paix et unité », estime-t-elle.
« La plus belle chose qu'on ait faite, c'est de rester calme face aux attaques », analyse Hibaaq Ahmad, une Somalienne de 28 ans voilée de soie bleue. La jeune femme, qui a grandi en Arabie saoudite avant de s'installer à Manhattan, dit faire preuve « de patience et de compréhension » et espère que la tolérance à l'égard de l'islam grandira dans ce pays « qu'elle aime tant ». « Ici aux États-Unis, j'ai beaucoup de droits », rappelle-t-elle, ajoutant : « C'est mon pays, et jamais je ne voudrais qu'il lui arrive quoi que ce soit. »

Natalie HUET (AFP)


Déplacer la mosquée de New York serait un mauvais signal aux musulmans, avertit un imam

Déplacer la construction d'une mosquée hors du site des attentats du 11-Septembre à New York enverrait un mauvais signal aux musulmans du monde entier, a alerté hier l'imam à l'origine de cette initiative, Feisal Abdul Rauf. Renoncer à l'emplacement prévu sera interprété dans le monde musulman comme la nouvelle que « l'islam est attaqué en Amérique », a-t-il estimé sur la chaîne ABC, estimant que « la façon dont l'Amérique traite ses musulmans est regardée par plus d'un milliard de musulmans dans le monde entier ». « Cela renforcera les extrémistes dans le monde musulman, cela les aidera à recruter et mettra en danger nos soldats, nos ambassades, nos citoyens », a aussi affirmé l'imam new-yorkais. D'après les sondages, 7 Américains sur 10 seraient opposés au futur centre culturel islamique de New York. Samedi, deux manifestations concurrentes ont réuni 1 500 défenseurs du projet et 2 000 opposants près du site envisagé. Ces deux manifestations se sont déroulées quelques heures seulement après les cérémonies solennelles du neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Les deux groupes se sont invectivés, mais aucune véritable bagarre n'a éclaté.
Plus de 7 000 fidèles se sont réunis vendredi à la mosquée de Harlem pour fêter la fin du ramadan et montrer que « l'islam rime avec amour, paix et unité », au moment où le sentiment antimusulman augmente aux États-Unis.« Aujourd'hui est un jour de fête pour les musulmans, un jour...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut