« Qu'est-ce qui est apparu en premier : Hamra ou la poule ? » Tel est le slogan que l'on peut lire avec humour sur les affiches placardées dans Beyrouth annoncant le festival gratuit des rues de Hamra-Maraya 2010, organisé par l'Association des commerçants de Hamra. Celui-ci aura lieu du 10 au 12 septembre dans la rue même, qui sera fermée pour l'occasion. Cette voie d'un kilomètre deviendra exclusivement piétonne trois jours durant et vivra au rythme d'une palette d'activités artistiques et culturelles encore inégalées dans la capitale libanaise.
Fadi Ghazzaoui, coorganisateur du festival avec Najwa Baroudi, insiste sur le caractère piéton de cet événement pour redonner aux Libanais le goût de la marche dans un pays où l'auto est le moyen de transport maître. Depuis le dernier festival de 1998, Hamra n'a pas connu d'événements culturels et artistiques de l'ampleur de celui qui se prépare. Groupes de musique amateurs et professionnels, stands d'artistes de tout genre, pièces de théâtre, expositions de photos et de peintures, projections de films amateurs d'étudiants universitaires, marchés, sports, lectures, aires de récréation pour les enfants feront de ces trois jours une rencontre inoubliable d'artistes et de festivaliers en quête d'évasion.
Le 10 septembre marquera le premier jour du festival, qui débutera à 17h par une parade d'inauguration grandiose et colorée, et se terminera à 19h45. Défileront, entre autres, un char de carnaval, des voitures vintage, des artistes de rue, des pompiers, des associations caritatives et des chariots de nourriture. Fadi Ghazzaoui insiste sur la convivialité et la féerie grandement espérée de cette parade pour finir la journée en fête généralisée, après une série de feux d'artifice.
Les samedi 11 et dimanche 12 septembre seront marqués de 11h à 24h par la rencontre entre artistes de tout genre et festivaliers sur fond de musique live. Petits et grands trouveront leur bonheur entre des aires de jeux animées pour les jeunes, des jeux d'arcade pour les adolescents ainsi que des lounges qui permettront aux plus agés de se relaxer tout en profitant de l'euphorie ambiante. Plus de 500 artistes sont en effet attendus, incluant 240 musiciens jouant sur quatre scènes et trois pièces de théâtre, qui offriront des spectacles hauts en couleur. Le concert de musique accommodera tous les genres musicaux, allant du rock au rap libanais, en passant par le jazz, le blues, ainsi que la musique orientale et électronique. Près de 80 bénévoles, une société de sécurité privée ainsi que les Forces de sécurité intérieure seront présents sur place pour assurer la sécurité des festivaliers.
Les cafés des rues où se déroulera cet événement seront ouverts durant la journée. Le festival se terminera sur une touche de musique éléctronique avec un concert de DJ libanais de renom à partir de 16h, et des feux d'artifice à partir de 19h45. Certaines activités demeureront payantes.
Des ministres et des députés seront présents pour l'ouverture du festival. Les rues parallèles à Hamra, Makdessi et Jeanne d'Arc, feront également partie de la fête, mais ne seront pas fermées à la circulation. Des parkings tout autour de la rue de Hamra permettront aux festivaliers de se garer afin de se rendre à pied sur les lieux. Promouvoir l'art, la culture, les rencontres ainsi que la convivialité est le mot d'ordre de cet événement qui s'inscrit dans le cadre de la renaissance de ce quartier beyrouthin, autrefois quartier branché, mais qui a perdu son aura après la guerre.
Comme l'explique Fadi Ghazzaoui, le but est de replacer Hamra sur la carte libanaise comme poumon artistique et social de la ville de Beyrouth. Il ajoute également que ce festival sera une occasion pour tout le monde de s'amuser et de placer la tradition du festival au goût du jour au Liban. « Laisser la voiture à la maison et aller en direction de la rue de Hamra ». Tel est le mot d'ordre de cet événement hors normes qui se prépare.