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Culture

« Mon journal roumain », exposition inédite d’Inge Morath, figure de Magnum

Inge Morath faisant son propre portrait. (DR)

La photographe autrichienne Inge Morath a sillonné le monde pour la prestigieuse agence Magnum puis aux côtés de son mari, le dramaturge américain Arthur Miller. Une exposition ouverte à Bucarest présente des photos inédites de son « Journal roumain », écrit Isabelle Wesselingh.
« Quelques-uns des clichés exposés avaient été inclus dans ses expositions sur le Danube, mais la majeure partie n'a jamais été publiée », a indiqué à l'AFP Kurt Kaindl, curateur de l'exposition installée jusqu'au 17 octobre au Musée du paysan roumain de Bucarest (www.ingemorath.org).
Née dans une famille bourgeoise, Inge Morath, décédée en 2002 à New York, entretenait un lien particulier avec la Roumanie.
Bien avant d'être une des premières femmes à entrer dans l'agence Magnum aux côtés d'Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa, puis de photographier Marilyn Monroe et Montgomery Clift sur le tournage du film Les désaxés, Inge Morath avait étudié un semestre à Bucarest, en 1943, en pleine tourmente guerrière.
Celle qui parlait russe, mandarin, français, allemand et anglais voulait apprendre le roumain, « cette langue qu'elle disait difficile et étrange », souligne M. Kaindl.
Quinze ans plus tard, en 1958, Inge Morath obtenait l'autorisation de voyager dans la Roumanie communiste pour un travail au long cours sur les pays bordant le Danube. Projet qu'elle ne termina qu'en 1995 en raison des difficultés à entrer dans d'autres pays du bloc soviétique.
Ce sont 133 photos en noir et blanc, prises lors de ce séjour roumain, qui sont présentées à Bucarest.
Accompagnée par un guide officiel, Inge Morath eut le loisir de traverser le pays en voiture, des Carpates au Delta du Danube.
Sa connaissance de la langue lui ouvrit aussi les portes plus intimes des monastères ou des familles dans leur maison.
Les photos d'Inge Morath évitent les écueils du kitsch, de la propagande officielle ou du folklore, pour témoigner d'une étonnante tranche de vie.
On voit le visage las d'une ouvrière dans la fabrique de tracteurs « Le drapeau rouge » dans la ville « Staline », nom donné à Brasov en Transylvanie, l'air rêveur d'un accordéoniste sur un bateau naviguant sur un bras du Danube, le regard espiègle de grands-mères sortant de la messe.
Inge Morath photographie les vendangeurs, des musiciens roms, des lutteurs dans un gymnase de Bucarest, un mariage paysan.
Elle capte l'attachement à la religion orthodoxe. Sur une des photos, deux nonnes écrivent dans le monastère d'Horezu (Ouest)... sous un portrait du leader communiste Gheorghe Gheorgiu-Dej.
« C'est un vrai travail d'anthropologue », estime le directeur du Musée paysan, Virgil Nitulescu.
La photographe autrichienne Inge Morath a sillonné le monde pour la prestigieuse agence Magnum puis aux côtés de son mari, le dramaturge américain Arthur Miller. Une exposition ouverte à Bucarest présente des photos inédites de son « Journal roumain », écrit Isabelle Wesselingh.« Quelques-uns des...

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