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Liban - La situation

L’avant-fête, entre digestion (de la bombinette Hariri) et expectatives...

Pendant que le landernau politique digère (dans le silence pour les alliés du Courant du futur et en applaudissant à tout rompre chez les prosyriens) la bombinette politique livrée avant-hier par Saad Hariri au quotidien saoudien achark el-Awsat, très proche du pouvoir, et pendant que la Syrie, objet du mea culpa retentissant du Premier ministre, savoure gloutonnement cette preuve irréfutable du renforcement de sa position au Liban, tous les regards se dirigent vers deux axes : celui qui relie la Maison du centre à la banlieue sud, et celui entre Baabda et Rabieh. Le tout à la veille de la fête du Fitr...
Si l'on ne sait (vraiment pas) à quel point le Hezbollah a dû se réjouir de la rétractation du Premier ministre, pour qui avoir accusé Damas du meurtre de son père en 2005 était « une erreur », l'on se doute tout de même de la grande satisfaction du parti de Dieu après les propos du n° 3 de l'État sur les « faux témoins ». Cette « initiative qualitative fondamentale », selon des milieux hezbollahis, a nettement réchauffé l'ambiance entre le Courant du futur et le Hezb, assez frigorifiée depuis l'attaque et la contre-attaque simultanée, vendredi dernier, de Hassan Nasrallah et de Saad Hariri. Plus encore, elle « tourne une nouvelle page », a affirmé hier le député Ali Fayad.
La question qui se pose alors est de savoir si des « ramadan karim » vont être échangés entre les deux camps, si les appels téléphoniques vont aboutir à une rencontre Hariri-Nasrallah et si, donc, l'extrême tension sectaire dans les rues de Beyrouth, décuplée après l'incident de Bourj Abi Haïdar, va baisser d'un cran. Ou pas. Surtout qu'aucune information officielle n'a filtré sur une éventuelle rencontre (passée ou à venir) entre le conseiller politique du patron du Hezbollah, Hassan Khalil, et Saad Hariri. D'autant que ce dernier s'est rendu hier soir à La Mecque pour le petit pèlerinage, sans avoir donné à Koraytem l'iftar quotidien depuis le début du jeûne, c'est-à-dire sans tenir le moindre discours politique. Ce qui est loin d'être innocent au lendemain de l'interview qu'il a donnée au quotidien saoudien.
Sur l'autre axe, celui entre Baabda et Rabieh, il fait beaucoup plus chaud. Et ce ne sont pas les explications fatiguées données hier par Michel Aoun - « ce n'est pas une honte de pleurer. Tout le monde pleure. Moi-même je pleure lorsque je suis triste » - qui risquent de calmer le jeu après l'attaque au vitriol dimanche du chef du CPL contre le président de la République. Une attaque qui a « stupéfait » le Hezbollah. Certains de ses cadres, Mohammad Raad et Mohammad Fneich en tête, ont essayé hier de la tempérer.
Selon des sources autorisées, les contacts se sont multipliés ces dernières 48 heures entre Rabieh et Haret Hreik, et une visite d'une délégation hezbollahie auprès du bouillonnant député du Kesrouan n'est pas exclue.
Mais c'est sur le plan christiano-chrétien que les choses risquent de dégénérer, puisque au sein même de la garde rapprochée de Michel Aoun on ne comprend pas bien, du moins en coulisses, ce qui pourrait justifier une telle charge contre la première présidence.
Il n'en reste pas moins, dans tous les cas, qu'aucun incident majeur n'est censé troubler la (fin de) semaine à venir. En principe. Après, ce sera toute autre chose.
Pendant que le landernau politique digère (dans le silence pour les alliés du Courant du futur et en applaudissant à tout rompre chez les prosyriens) la bombinette politique livrée avant-hier par Saad Hariri au quotidien saoudien achark el-Awsat, très proche du pouvoir, et pendant que la Syrie, objet du mea culpa retentissant du Premier ministre, savoure...
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