Souad est toute vêtue de noir. Elle a à peine 50 ans, mais donne beaucoup plus que son âge. C'est une chaldéenne de Bagdad. Elle a quitté sa ville natale pour le Liban le 5 octobre dernier. Elle est venue au Liban avec son fils, Ghassan, âgé de 23 ans, et de sa fille, Asmahan, 25 ans, et l'époux de cette dernière.
Souad a d'autres enfants. Depuis la guerre d'Irak, ils vivent loin d'elle. Elle a quatre autres filles, toutes mariées. L'une vit en Suède, une autre en France et les deux dernières restées avec leurs époux à Bagdad.
Elle a aussi un fils aîné qui vit actuellement aux États-Unis. Tous sont partis avec la guerre. Et Souad sait qu'il faut trop rêver pour qu'elle puisse les revoir tous rassemblés à nouveau, comme c'était avant la guerre.
La femme couvre ses cheveux avec le crêpe noir du deuil. Elle porte une alliance à la main gauche. Elle l'enlève, la montre. À l'intérieur de l'alliance, un prénom et une date sont inscrits, « Ibrahim, 6/11/ 1975 ». Dans son grand sac à main noir, elle a mis plein de photos. Celles de son mari, tué le 1er septembre 2008 à Bagdad. Des photos ensanglantées, des images des funérailles. Elle a aussi gardé des billets de banque ensanglantés, ceux que son mari portait sur lui au moment de son décès.
« Mes enfants ne savent pas que je porte tout ça sur moi. Si je garde toutes ces affaires, c'est parce que je sens que mon mari est avec moi et qu'il me donne courage, du courage pour continuer à vivre », explique Souad. « Je me suis mariée très jeune. J'avais à peine 15 ans. Lui en avait 19. J'étais heureuse avec mon mari. Il s'occupait de la famille et nous n'avons manqué de rien », ajoute-t-elle.
« Mon mari conduisait une camionnette. Il a été tué à un barrage américain par erreur. Après sa mort, j'ai voulu rester en Irak. D'ailleurs, j'y suis restée un peu plus d'un an. Et puis, mon fils a reçu des menaces. Je ne me rappelle plus exactement c'était quoi. C'était une lettre. Nous sommes alors partis. Quand je suis arrivée au Liban, je ne connaissais personne. Nous sommes restés quelque temps à l'hôtel, puis je me suis mise à la recherche d'un appartement », ajoute Souad.
« Le loyer que je paie actuellement ainsi que les charges de l'appartement sont trop chers. Mon fils et mon gendre ont passé beaucoup de temps sans trouver du travail. La somme d'argent avec laquelle je suis venue d'Irak finira bientôt. Souvent, je ne mange pas à ma faim. Je fais la cuisine, je laisse mes enfants manger. Parfois il n'y en a pas assez, alors je leur dit que je n'ai pas faim et que j'ai mangé avant eux », ajoute-t-elle.
« Vous savez, avant la mort de mon mari j'étais différente, une autre femme. J'ai perdu 15 kilos. Maintenant, même si mes enfants qui sont hors du Liban m'appellent souvent, je passe mon temps à pleurer », dit-elle.
« Je ne demande plus grand-chose à la vie. Tous les jours, je remercie le Seigneur parce que je suis encore, avec mes enfants, en bonne santé », ajoute-t-elle.
Souad, qui attend de partir aux États-Unis chez son fils, veut pouvoir un jour retourner en Irak. Elle explique : « Je veux retourner à Bagdad pour prier sur la tombe de mon mari. »
Souad a d'autres enfants. Depuis la guerre d'Irak, ils vivent loin d'elle. Elle a quatre autres filles, toutes mariées. L'une vit en Suède, une autre en France et les deux dernières restées avec leurs époux à Bagdad.
Elle a aussi un fils aîné qui vit actuellement aux États-Unis. Tous sont partis avec la guerre. Et Souad sait qu'il faut trop rêver pour qu'elle puisse les revoir tous rassemblés à nouveau, comme c'était avant la guerre.
La femme couvre ses cheveux avec le crêpe noir du deuil. Elle porte une alliance à la main gauche. Elle l'enlève, la montre. À l'intérieur de l'alliance, un prénom et une date sont inscrits, « Ibrahim, 6/11/ 1975 ». Dans son grand sac à main noir, elle a mis plein de photos. Celles de son mari, tué le 1er septembre 2008 à Bagdad. Des photos ensanglantées, des images des funérailles. Elle a aussi gardé des billets de banque ensanglantés, ceux que son mari portait sur lui au moment de son décès.
« Mes enfants ne savent pas que je porte tout ça sur moi. Si je garde toutes ces affaires, c'est parce que je sens que mon mari est avec moi et qu'il me donne courage, du courage pour continuer à vivre », explique Souad. « Je me suis mariée très jeune. J'avais à peine 15 ans. Lui en avait 19. J'étais heureuse avec mon mari. Il s'occupait de la famille et nous n'avons manqué de rien », ajoute-t-elle.
« Mon mari conduisait une camionnette. Il a été tué à un barrage américain par erreur. Après sa mort, j'ai voulu rester en Irak. D'ailleurs, j'y suis restée un peu plus d'un an. Et puis, mon fils a reçu des menaces. Je ne me rappelle plus exactement c'était quoi. C'était une lettre. Nous sommes alors partis. Quand je suis arrivée au Liban, je ne connaissais personne. Nous sommes restés quelque temps à l'hôtel, puis je me suis mise à la recherche d'un appartement », ajoute Souad.
« Le loyer que je paie actuellement ainsi que les charges de l'appartement sont trop chers. Mon fils et mon gendre ont passé beaucoup de temps sans trouver du travail. La somme d'argent avec laquelle je suis venue d'Irak finira bientôt. Souvent, je ne mange pas à ma faim. Je fais la cuisine, je laisse mes enfants manger. Parfois il n'y en a pas assez, alors je leur dit que je n'ai pas faim et que j'ai mangé avant eux », ajoute-t-elle.
« Vous savez, avant la mort de mon mari j'étais différente, une autre femme. J'ai perdu 15 kilos. Maintenant, même si mes enfants qui sont hors du Liban m'appellent souvent, je passe mon temps à pleurer », dit-elle.
« Je ne demande plus grand-chose à la vie. Tous les jours, je remercie le Seigneur parce que je suis encore, avec mes enfants, en bonne santé », ajoute-t-elle.
Souad, qui attend de partir aux États-Unis chez son fils, veut pouvoir un jour retourner en Irak. Elle explique : « Je veux retourner à Bagdad pour prier sur la tombe de mon mari. »
Souad est toute vêtue de noir. Elle a à peine 50 ans, mais donne beaucoup plus que son âge. C'est une chaldéenne de Bagdad. Elle a quitté sa ville natale pour le Liban le 5 octobre dernier. Elle est venue au Liban avec son fils, Ghassan, âgé de 23 ans, et de sa fille, Asmahan, 25 ans, et l'époux de cette dernière. Souad a d'autres...
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