Les protestataires ont scandé des slogans dénonçant « la situation déplorable » qu'ils subissent. Ils ont appelé les députés de la région à agir dans les plus brefs délais pour trouver une solution à leur problème, mettant en garde contre d'autres mesures d'escalade.
En milieu de soirée, on a signalé de nouveaux incidents dans les secteurs Béchara el-Khoury et Bachoura.
Le même scénario s'était produit samedi sur l'ancienne route de l'aéroport. Irrités par les coupures répétées du courant électrique, les manifestants se sont rassemblés, brûlant des pneus et bloquant la route près de l'hôpital al-Rassoul al-Aazam. Il a fallu que la brigade antiémeutes intervienne pour seconder l'armée et séparer les protestataires. Des renforts ont été par ailleurs envoyés à Ouzaï, où la route a été rouverte après le dégagement du bus que les manifestants avaient placé au milieu de la chaussée. Des patrouilles ont également sillonné la région d'Ouzaï et la route de l'aéroport pour faciliter la circulation vers le Liban-Sud, ainsi que de et vers l'aéroport.
Dans la nuit de vendredi à samedi également, des inconnus avaient coupé la route de Masnaa-Chtaura en brûlant aussi des pneus. Des agents des Forces de sécurité intérieure sont intervenus pour éteindre le feu et rouvrir la route.
Entre-temps, le député Ahmad Karamé a appelé le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Gebran Bassil, à « s'excuser auprès des musulmans » qu'il avait « insultés » en affirmant la semaine dernière que « seules les régions chrétiennes payaient les factures d'électricité ». Il a estimé que ces propos « constitueraient une honte » dans le parcours du ministre s'il ne « s'excuse pas rapidement ».
Pour sa part, le ministre du Transport et des Travaux publics, Ghazi Aridi, a affirmé lors d'une tournée qu'il a effectuée samedi à Zahrani, qu'il « n'y a aucune arrière-pensée politique ou régionale » dans le dossier de l'électricité. Il a expliqué dans ce cadre que « pour la première fois depuis des années, le gouvernement établit une stratégie globale pour résoudre le problème de l'électricité ».
Se prononçant également sur ce dossier, le député Ammar Houri a souligné que l'approbation du budget est la solution au problème de l'électricité.