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Moyen Orient et Monde - Chine

Le classement à Shanghai des universités mondiales effraie l’Europe

Chaque année, le classement des universités mondiales réalisé à Shanghai fait trembler les ministères de l'Éducation en Europe. L'université shanghaïenne semble perplexe face à tant d'intérêt. « Nous n'imaginions pas que les résultats auraient une telle influence », a affirmé à l'AFP Ying Cheng, directeur exécutif du centre de Jiaotong qui compile depuis 2003 le classement des 500 meilleures universités ou grandes écoles dans le monde.
Le centre se fonde notamment sur le nombre de prix Nobel ou récompenses prestigieuses remportés par les enseignants ou chercheurs d'une université et le nombre de publications dans les revues Nature ou Science. Pendant sept années consécutives, Harvard est arrivée en première position. Stanford était 2e l'an dernier, suivie de Berkeley. Les seules institutions non américaines du top 10 étaient les britanniques Cambridge (4e) et Oxford (10e).
L'idée de ce classement est née en 1998 quand Pékin a décidé de se doter de plusieurs universités dont le prestige serait reconnu à l'international. Il s'agissait de définir les critères pour qu'une université soit considérée de rang international et de voir comment les universités chinoises se situaient. En France, le classement de Shanghai, accusé d'être « exclusivement scientifique » et de se concentrer sur la recherche en négligeant la qualité de la formation, a déclenché une salve d'articles sur les piètres résultats des universités chinoises. Paris milite pour un classement européen. Alors qu'en Italie, le fait de ne pas avoir une seule université dans les cent premières rend songeur, on se réjouit en Espagne d'apparaître parmi les 200 premières, indique Michaela Saisana qui a analysé la méthodologie pour la Commission européenne. « L'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne sont les pays qui ont été le plus secoués par le classement », dit-elle. Selon elle, le classement shanghaïen ne devrait pas servir d'étalon international car il ne prend pas en compte les atouts et missions spécifiques des grandes universités.
Valérie Pécresse, ministre française de l'Enseignement supérieur, s'est rendue en juillet à Jiaotong pour promouvoir « l'Opération campus » dans laquelle la France va investir plus 5 milliards d'euros pour rénover ses universités et faire émerger des campus d'excellence, dit M. Ying. Dans le classement 2009, l'Université Pierre et Marie Curie a été la française la mieux classée, seulement à la 40e place.
Les universités chinoises ont consenti de gros efforts ces dernières années. En 2004, huit d'entre elles apparaissaient dans les 500 meilleures, et 22 l'an dernier. En 1998, des enseignants ou chercheurs de Jiaotong publiaient 130 articles dans des revues, aujourd'hui plus de 3 000, souligne M. Ying. Pourtant des scandales ont secoué les universités chinoises. À Jiaotong elle-même, une découverte électronique il y a quatre ans avait en fait été volée à... l'américain Motorola. Enfin, la Chine communiste impose des restrictions sur les sujets de recherche, notamment en histoire ou en sciences politiques, comme la dernière guerre sino-vietnamienne ou le mouvement prodémocratie de juin 1989.
Chaque année, le classement des universités mondiales réalisé à Shanghai fait trembler les ministères de l'Éducation en Europe. L'université shanghaïenne semble perplexe face à tant d'intérêt. « Nous n'imaginions pas que les résultats auraient une telle influence », a affirmé...

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