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Économie - Croissance

L’austérité devrait peser sur une reprise britannique déjà fragile

La Banque d'Angleterre (BoE) a comme prévu abaissé légèrement hier ses prévisions de croissance de l'économie britannique pour les trois ans à venir, craignant de voir les mesures d'austérité du gouvernement peser sur une reprise paraissant déjà fragile. Dans son rapport trimestriel sur l'inflation au Royaume-Uni, le comité de politique monétaire de la BoE a estimé « que la reprise devrait continuer », mais à un rythme plus faible que ce qu'il prévoyait dans son précédent rapport, publié en mai. « La perspective la plus probable pour la croissance du produit intérieur brut (PIB) est plus faible que celle contenue dans le rapport de mai, afin de refléter le ramollissement de la confiance des entreprises et des consommateurs, un rythme plus rapide d'assainissement budgétaire, et une amélioration plus lente des conditions de crédit », a expliqué la Banque centrale britannique.
Ainsi, la BoE s'attend à voir la croissance du PIB britannique stagner autour de 3 % au cours des trois ans à venir, alors qu'elle la voyait en mai évoluer sur cette période dans une fourchette comprise entre 3 et 4 %, une révision à la baisse qualifiée de « modeste » par le gouverneur de l'institution, Mervyn King, lors d'une conférence de presse suivant la publication du rapport. La Banque centrale a donc choisi de rester prudente malgré la publication ces dernières semaines d'indicateurs économiques encourageants pour la reprise de l'économie britannique, comme le redressement bien plus fort qu'attendu du PIB britannique au deuxième trimestre (+1,1 %) qui avait alimenté fin juillet les espoirs d'une amélioration marquée des conditions économiques. Tempérant cet optimisme, M. King a indiqué hier que la reprise, qui est actuellement « lente mais régulière », devrait être par la suite « agitée » et qu'il faudra plusieurs années avant de retrouver une économie « normale ». Des commentaires qui n'ont fait qu'alimenter les doutes sur la fermeté de la reprise de l'économie britannique, qui n'était sortie qu'à l'automne dernier, et avec difficulté, de sa pire récession depuis les années 30 à l'automne dernier.
Cependant, si la BoE semblait écarter tout risque de retour en récession, M. King a tout de même de nouveau laissé la porte ouverte à une extension des rachats d'actifs de l'institution (mesures dites d'assouplissement quantitatif), mis en place l'année dernière pour injecter des liquidités dans une économie britannique alors en pleine contraction, et dont le montant total de 200 milliards de livres sterling (240 milliards d'euros) a été épuisé fin janvier. Autre source d'anxiété pour la BoE, l'inflation britannique devrait rester au-dessus de l'objectif de 2 %, niveau sous lequel l'institution monétaire est censée la contenir, plus longtemps qu'estimé en mai, jusqu'au dernier trimestre de 2011. Parmi les raisons invoquées pour cette persistance des pressions inflationnistes : la hausse de la TVA de 17,5 % à 20 % qui entrera en vigueur l'année prochaine. Cependant, l'inflation devrait par la suite rechuter plus fortement que prévu précédemment, jusqu'à redescendre juste au-dessus de 1 % début 2012, avant de se stabiliser autour de 1,5 % sur les dix-huit mois suivants, plombée par le fort excédent de capacité de production disponible et par une croissance des salaires atténuée. Ainsi, l'institution devrait maintenir inchangé son taux directeur à 0,5 %, niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009, au moins jusqu'au début de l'année prochaine, s'accordent à dire les économistes.
La Banque d'Angleterre (BoE) a comme prévu abaissé légèrement hier ses prévisions de croissance de l'économie britannique pour les trois ans à venir, craignant de voir les mesures d'austérité du gouvernement peser sur une reprise paraissant déjà fragile. Dans son rapport trimestriel sur l'inflation au...

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