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Liban - Discours

Nasrallah : J’accuse solennellement Israël de l’assassinat de Rafic Hariri

Avec quelques jours d'avance, début du mois du jeûne oblige, le Hezbollah a célébré le quatrième anniversaire de « la victoire divine » de 2006. Un gigantesque rassemblement populaire s'est tenu hier dans la banlieue sud, en présence de nombreuses personnalités, dont des représentants des trois présidents, ainsi que ceux du général Aoun et du commandant en chef de l'armée, alors que Taymour Joumblatt était assis non loin de l'ambassadeur d'Iran. Le clou de la cérémonie a été comme d'habitude le discours du secrétaire général du Hezbollah, attendu depuis des jours, mais actualisé suite aux derniers développements au Sud et surtout marqué par le calme de rigueur après le sommet de vendredi.
D'emblée et devant une foule en délire, sayyed Hassan Nasrallah a informé ses auditeurs qu'il célèbre aujourd'hui la victoire du Liban, avec son peuple, son armée et sa résistance, sur l'armée israélienne qui s'est crue invincible.
Il a précisé qu'il comptait commencer le discours par la guerre de 2006, mais les incidents de la journée l'ont poussé à commencer par l'attitude héroïque de l'armée face à l'agresseur israélien à Adaïssé.
Le discours s'est articulé autour de trois titres : « L'agression israélienne qui se poursuit » et les responsabilités qu'elle engage, le dossier du TSL et les sommets qui se sont tenus au Liban et enfin, la guerre de juillet et les équations en vigueur.
Il a ainsi évoqué la résolution 1701, demandant au Conseil de sécurité de commencer lui-même par respecter ses propres résolutions. Selon lui, l'agression d'hier est une des violations de la 1701. Certes, l'armée a réagi avec dignité, courage et constance. Quant à la résistance, elle était dès les premiers instants dans un état d'alerte maximale. Les résistants, a-t-il ajouté, ont été invités à ne pas réagir, la sagesse voulant que la résistance se mette à la disposition de l'armée. Nasrallah a ensuite révélé que la résistance a contacté le président de la République et le président de la Chambre pour les informer qu'elle n'entreprendra aucune action sans ordre de l'armée. En tout état de cause, selon lui, le Liban a adressé un message fort à l'ennemi. « Le Liban a montré qu'il ne craint pas les menaces et affrontera les agressions avec tous ses moyens. L'armée s'opposera à l'agression, en dépit de ses faibles moyens. Ce qui est d'ailleurs un spectacle affligeant. Malgré cela, elle a fait preuve d'un courage immense et a provoqué la surprise chez l'ennemi. Le second message est la coordination totale entre l'armée et la résistance. L'équation du peuple, de l'armée et de la résistance a été une fois de plus confirmée dans le sang. »
Selon Nasrallah, la « discrétion » dont a fait preuve le Hezbollah est due à plusieurs facteurs. L'un d'eux vise à empêcher certains de dire que le Hezbollah veut faire une diversion au problème de l'acte d'accusation. D'autres se seraient empressés de dire que le Hezbollah traduit les propos d'Assad sur les risques de guerre qui grandissent et d'autres encore auraient prétendu qu'il s'agit d'une riposte aux sanctions contre l'Iran. « Je dois avouer, a-t-il dit, qu'en ce jour, j'ai tenu compte de ce genre de propos. Si les choses avaient évolué, qu'aurions-nous fait ? Je ne sais pas. Les choses se sont arrêtées et l'armée représente le sacrifice et le courage. Mais je dois dire à l'ennemi que s'il porte de nouveau la main à l'armée, nous la lui couperons. L'armée protège la résistance et vice-versa et toutes deux protègent le peuple. C'est la seule équation valable. » Il a ensuite menacé directement Israël indiquant que donéravant le Hezbollah interviendrait militairement en cas de nouvelles agressions contre l'armée ou tout Libanais sur tout le territoire.
Nasrallah a précisé qu'en quatre ans, 200 000 bombes à fragmentations ont été neutralisées mais il en resterait encore un million laissées par Israël après la guerre de 2006.

Les espions et le TSL
Tout en évoquant la possibilité de porter plainte contre Israël devant les instances internationales à ce sujet, Nasrallah est revenu sur la question des espions, précisant qu'il s'agit d'une agression sécuritaire continue à laquelle s'oppose une réalisation sécuritaire continue. En moins de deux ans, cent espions ont été arrêtés, mais il y en a sans doute encore. Nasrallah a appelé tous les services à continuer à démasquer les espions, tout en réclamant l'accélération de l'exécution des sentences capitales. Il a insisté sur l'importance du secteur des télécommunications, qui non seulement permet à Israël d'avoir des informations cruciales, mais de plus, à travers ce secteur, Israël contrôle l'ensemble des communications et les manipule à son gré.
Nasrallah a invité l'État à se doter d'une vision stratégique pour défendre le pays, libérer le territoire et protéger les ressources.
Dans le second volet du discours, Nasrallah est revenu sur l'acte d'accusation du TSL. Il a repris les propos de Gaby Ashkenazi sur le contenu de l'acte d'accusation, ainsi que les informations véhiculées par les médias israéliens sur le sujet. Selon lui, ces médias évoquent avec beaucoup d'allégresse ce qui attend le Liban après la publication de cet acte, en ayant l'œil sur la résistance.
Selon lui, même si peu en parlaient ouvertement, de nombreuses personnalités vivaient dans l'inquiétude de ce qui se tramait. Évoquant la double visite de Abdallah et Assad à Beyrouth, Nasrallah a affirmé que le Hezbollah est favorable à tout rapprochement entre les Arabes, surtout les S-S (Syriens et Saoudiens). Il a rendu hommage à la visite de l'émir du Qatar au Sud et il a affirmé que le Liban attend aussi dans le même état d'esprit la visite du président Ahmadinejad.
Selon lui, la visite du roi Abdallah et du président syrien et le sommet tripartite avaient un souci et un objectif de protéger le Liban des plans ourdis contre lui. Il s'agissait de déployer des efforts arabes pour couper court à tous les rêves israéliens de semer la discorde au Liban. « Dans cette période, a-t-il dit, nous devons donc coopérer et appeler au calme, en attendant les résultats des efforts arabes. Je voudrais aussi rappeler que nous voulons la vérité, mais nous refusons la tromperie, la fraude et la politisation. Nous voulons la justice, car elle est un droit pour la famille du Premier ministre martyr, mais aussi pour tout le Liban. »
Nasrallah a affirmé qu'au cours de sa conférence de presse de lundi prochain, il compte accuser Israël de l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri et précise qu'il détient des documents qui confirment sa thèse. Il a réitéré sa demande de former une commission d'enquête libanaise pour juger les faux témoins. Il a toutefois annoncé qu'il renoncera pour l'instant, « pendant un mois ou deux », à développer la partie qu'il a déjà préparée sur l'action de la commission d'enquête internationale.Cette modération relevant probablement des résultats du sommet tripartite de Beyrouth.
Passant au troisième volet, Nasrallah est revenu sur le fait que la guerre de juillet était une grande décision internationale qui visait à « éliminer » le Hezbollah. Il a affirmé que John Bolton aurait déclaré à des membres de la délégation arabe au Conseil de sécurité que la guerre de juillet ne prendra fin que dans deux cas : si le Hezbollah est éliminé, ou s'il lève les bras et livre ses armes en guise de reddition. Quelques jours plus tard, le même Bolton aurait pris de côté un des membres de la délégation et lui aurait demandé de déployer des efforts pour arrêter la guerre, car « nos amis les Israéliens sont en difficulté ». « Ce représentant arabe, poursuit le sayyed, m'a ensuite déclaré : Vous seuls avez mis fin à la guerre. Nous avons tenu bon et nous avons remporté la victoire. Je le dis aujourd'hui, l'ennemi fait de faux calculs et continue de le faire. Noam Chomsky avait affirmé que la guerre de juillet était une décision américaine avec une exécution israélienne. Il ne s'agissait pas de l'affaire de deux soldats enlevés. Tout comme aujourd'hui, il ne s'agit pas d'un arbre qui cache la vue à Adaïssé. L'ennemi misait sur l'effritement de l'armée et la voilà qui continue de les affronter avec courage. Il a misé sur le million de déplacés espérant qu'ils vont faire pression sur le gouvernement. Et ils vous ont trouvés, nobles vous étiez et nobles vous resterez... Nous avons tenu bon ensemble et nous avons remporté la victoire ensemble. Nous avons imposé la nouvelle équation. Je ne sais pas s'il y aura une guerre bientôt, mais l'expérience nous a montré que lorsque quelque chose se prépare sur le volet palestinien, une guerre est à craindre. Mais l'ennemi n'a pas besoin de prétexte. Nous autres, nous devons nous tenir prêts. Depuis juillet 2006, la résistance cherche à établir de nouvelles équations pour protéger le Liban, basées sur des données réelles. » « J'ai parlé de la terre, de l'eau, il reste le ciel et à ce sujet, a déclaré Nasrallah, je voudrais maintenir le flou constructif. » Il a conclu en invitant les Libanais à rester vigilants face à la guerre psychologique menée par Israël pour leur faire peur et les faire douter d'eux-mêmes et il a demandé : « Après toutes ces victoires, pouvez-vous encore renoncer à la résistance ? »
Avec quelques jours d'avance, début du mois du jeûne oblige, le Hezbollah a célébré le quatrième anniversaire de « la victoire divine » de 2006. Un gigantesque rassemblement populaire s'est tenu hier dans la banlieue sud, en présence de nombreuses personnalités, dont des représentants des trois...

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