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Culture - Exposition

La Chichaville de Mohammad Abdallah

Une série d'acryliques sur toile, signées Mohammad Abdallah, sont exposées à la galerie Zamaan* jusqu'au 7 août. Aux teintes fortes, les différents portraits des fumeurs de narguilé ont fondé une drôle de capitale culturelle.

Les habitudes libanaises sous la loupe de Mohammad Abdallah.

Narguilé, narjila du turc, nargile en arabe, arguileh de Syrie et du Liban, ou encore chicha d'Égypte ou houka de l'indien et ghelyan en persan : autant de termes pour désigner cette pipe à eau qui est devenue soudain très répandue partout dans le monde. C'est avec un sens de l'observation très aiguisé et une certaine ironie que l'artiste Mohammad Abdallah croque tous ces fumeurs et fumeuses de toutes classes confondues qui composent désormais la société libanaise.
À travers les fumées « mielleuses » qui envahissent les trottoirs de Beyrouth, c'est la société qui passe au crible. De la femme alanguie sur son lit au vendeur de narguilé à bicyclette (car on a inventé un nouveau concept de livraison à domicile), en passant par les groupes d'hommes (sont-ils tous au chômage ?) sur les trottoirs, voilà un beau portrait de famille.

Contraste d'harmonies
Mais ce n'est certainement et uniquement pas une approche sociologique qu'effectue Mohammad Abdallah, mais bien picturale.
Ainsi, après l'expressionnisme et l'abstrait des œuvres précédentes, l'artiste surfe en toute aisance sur un figuratif bien léché, grâce à son kaléidoscope de couleurs. À travers sa technique référence au pop art, il crée la différence et souligne les contrastes. Contrastes entre la modernité et le traditionnel, mais également entre l'absurde et le réel.
Mohammad Abdallah ne peint pas dans l'urgence. Son travail est souvent comme « macéré », élaboré. Après avoir choisi le thème de ses toiles, il harmonise ses teintes comme dans un laboratoire. Ainsi, dans son espace toujours non cadré pour suggérer le hors champ, l'inhabituel, ce sont les couleurs qui parlent et qui racontent des histoires. Le regard de solitude, de désenchantement, d'arrogance est même évoqué par les touches imperceptibles de blanc. Dans ce parfait ménage de teintes contradictoires se lisent les messages en filigrane.
À travers ces évanescences fumigènes, ce sont les instants éphémères que traduit l'artiste dans une dynamique propre à lui.

*Galerie Zamaan (rue Sadate) Tél. : 01/745571.
Narguilé, narjila du turc, nargile en arabe, arguileh de Syrie et du Liban, ou encore chicha d'Égypte ou houka de l'indien et ghelyan en persan : autant de termes pour désigner cette pipe à eau qui est devenue soudain très répandue partout dans le monde. C'est avec un sens de l'observation très aiguisé et une certaine ironie...

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