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Culture - Exposition

Entre matérialité et mystère, l’alchimie artistique à la galerie Sfeir-Semler

« Rencontre d'œuvres » à la galerie Sfeir-Semler qui présente des peintures, des dessins et des sculptures percutants, dynamiques et colorés signés Philip Taaffe, Christine Streuli et Timo Nasseri. Trois artistes dont les travaux convergent dans l'exploration des significations et potentialités des motifs, des formes et des surfaces.

Une toile de Christine Streuli inspirée d’un mélange d’érotisme japonais et de motifs textiles.

En présentant des œuvres moins purement conceptuelles qu'à son accoutumée - quoique l'approche intellectuelle, voire scientifique sous-tend largement l'actuelle exposition -, la galerie Sfeir-Semler offre à ses visiteurs une parenthèse visuelle plus estivale, bien que toujours de haute qualité*.
Des peintures, des dessins et des sculptures signés Philip Taaffe, artiste new-yorkais de renommée internationale (aux œuvres trônant au MoMa, au Guggenheim, ou encore au Musée Reina Sofia), Christine Streuli, artiste suisse-allemande qui a représenté la Confédération helvétique à la Biennale de Venise en 2007, et l'Irano-Allemand Timo Nasseri, sans conteste une valeur montante de l'art contemporain.
Bien que de générations et de styles différents, tous trois se rejoignent dans un même désir d'exploration des potentialités du motif, de la forme et des surfaces dans leurs
œuvres.
Chacun à sa manière, avec ses propres procédés et médiums, ces artistes travaillent sur l'expérimentation de cette alternance, de cette fluctuation dans l'élaboration d'une œuvre d'art entre approche scientifique et intuition, matérialité et mystère.
En fait, Christine Streuli et Timo Nasseri sont deux artistes de la galerie Sfeir-Semler. «L'idée était d'inviter un troisième artiste connu, qui ferait en quelque sorte le lien entre leurs deux univers», explique Andrée Sfeir-Semler, qui a construit la scénographie de cette exposition en fonction des affinités visuelles des
œuvres présentées.

Deux œuvres fortes
D'entrée de jeu, deux œuvres fortes: une toile de Christine Streuli inspirée à la fois de l'érotisme japonais et des motifs textiles (que la peintre suisse collectionne paraît-il) et une abstraction, éclatante de vitalité, de Philip Taaffe jouent les rapprochements
optiques.
La première élabore un travail tout en imbrication de motifs textiles et décoratifs qu'elle applique sur la toile, au moyen de toute la gamme des techniques picturales contemporaines, pour former un assemblage figuratif, kaléidoscopique, débordant d'énergie chromatique.
Même vitalité des couleurs dans les peintures de Philip Taaffe qui, lui, mise sur le hasard contrôlé, en «marbrant» ses fonds de toiles au moyen d'une technique empruntée aux arts décoratifs anciens et à la tradition de l'édition vénitienne. En faisant passer le papier japonais ou la toile de lin qu'il utilise sur la surface d'un bassin où des pigments de couleurs sont suspendus dans une matière liquide, il y enregistre une empreinte colorée, captée en une fraction de temps, parmi le nombre incalculable de possibilités de motifs qui auraient pu naître de ce mouvement. Ce fond de toile, ainsi composé, l'artiste américain lui superpose des formes abstraites qui, en dépit de leurs tracés bien architecturés, donnent une impression de vibrante liberté, d'indomptable fantaisie. En d'autres termes, de beauté mystérieuse du hasard.
Si le trait commun aux pièces des trois artistes présentés est cette interaction entre l'élaboré, le calculé, le structuré et ce souffle visionnaire, spirituel et fantaisiste, voire même cosmique qui fait l'œuvre d'art, cette dualité ressort de manière extrêmement évidente dans les magnifiques sculptures et dessins de Timo Nasseri.

Perfection mathématique
S'inspirant essentiellement de l'univers scientifique et mathématique, cet artiste irano-allemand crée des sculptures extrêmement géométriques. Revisitant librement l'architecture iranienne des «mouquarnas», une des plus anciennes techniques de construction des coupoles dans la tradition islamique, il a élaboré toute une série de sculptures au moyen d'assemblages - d'une maîtrise époustouflante - de surfaces triangulaires en «stainless steel» poli, qu'il a baptisée Parsec (unité de distance équivalent à 3,26 années-lumière). Dans le même esprit «mathématique-cosmique» que ces sculptures évoquant des étoiles et météorites, les dessins à l'encre blanche sur fond noir de Timo Nasseri, élaborés à partir de formules arithmétiques calculées directement sur le papier, forment des compositions d'une arachnéenne et céleste beauté.
Ces dernières œuvres, d'une perfection toute mathématique, sont tout simplement à couper le souffle.
À découvrir, jusqu'au 13 novembre.

* La Quarantaine, imm. Tannous pour les métaux, 4e étage. Horaires d'ouverture : du mardi au samedi, de 11h00 à 18h00. Tél. : 01/566550-562709.
En présentant des œuvres moins purement conceptuelles qu'à son accoutumée - quoique l'approche intellectuelle, voire scientifique sous-tend largement l'actuelle exposition -, la galerie Sfeir-Semler offre à ses visiteurs une parenthèse visuelle plus estivale, bien que toujours de haute qualité*.Des peintures, des dessins et des sculptures...

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