Les antonines font état de « nouveaux horizons » pour leur apostolat

Trente et une supérieures religieuses antonines venues du Liban et des diverses missions à l'étranger viennent de se réunir en chapitre général d'évaluation (9-17 juillet), au couvent Notre-Dame des Grâces (Roumié).
Dans leur communiqué final, et dans le souci de la fidélité aux grandes orientations de l'Église maronite, elles ont renouvelé leur engagement de servir Dieu auprès des pauvres, des exclus, des handicapés, des étrangers et des malades. À ce sujet, elles ont invité l'État à poursuivre son appui aux écoles gratuites, aux institutions sociales et aux hôpitaux.
Les religieuses ont également annoncé qu'elles tiendront comme à la prunelle de leurs yeux les 15 000 élèves dont elles ont la charge, dans les écoles qu'elles dirigent, mettant en garde contre « l'immoralité et la pornographie qui menacent la personne, la famille et la société ».
Soucieuses de « relations de sincères fraternité » avec les musulmans, les antonines se sont par ailleurs engagées à « ne pas vendre un pouce » des terrains qui leur appartiennent, citant à ce sujet le synode patriarcal maronite qui affirme : « La terre libanaise n'est pas une propriété dont nous disposons à notre gré, mais un legs national. (...) Cette terre a formé notre identité historique, sociale et politique, tout comme elle est à la fois école de vie et de spiritualité. »

Un « cœur qui voit »
Voici de larges extraits du communiqué final du chapitre qu'elles viennent de tenir :
« Cette rencontre a commencé par un temps de retraite spirituelle et de méditation (...) Nous avons ensuite cherché à examiner avec un cœur qui voit la réalité qui nous entoure, et à évaluer nos vies et les multiples volets de notre mission, aussi bien au niveau spirituel que sur les plans culturel, éducatif, hospitalier, social, médiatique, économique et artistique (art sacré) (...).
De l'examen de cette réalité, il ressort que nous faisons face à de grands défis, que de nombreuses tâches nous attendent et que de nouveaux horizons s'ouvrent devant nous (...).
C'est donc dans cette conscience que nous nous engageons :
*À maintenir l'espérance "qui ne déçoit point" et à l'insuffler à toutes les personnes ballottées par les tempêtes qui soufflent de toute part sur notre patrie et notre Orient ;
*À rester fidèles à nos vœux religieux et à la parole de Dieu, quels que soient les défis et les séductions à une époque où la fidélité aux principes essentiels est devenue chose rare ;
*À nous immerger dans notre patrimoine monastique oriental, maronite en particulier, surtout en cette année jubilaire de Saint-Maron, moine et ermite, "premier parmi les saints", dont nous célébrons le 1 600e anniversaire de la
mort ;

La vie humaine en danger
*À consolider la foi, les bonnes mœurs et une sainte moralité chez nos élèves, dont le nombre dépasse les 15 000 au Liban et à l'étranger ; à leur impartir la science et la culture, afin qu'ils soient des citoyens dynamiques, ouverts au dialogue et coopératifs, dans le but de promouvoir notre patrie, modèle de convivialité ;
*À veiller à consolider les valeurs morales dans les âmes, conformément à ce que recommande la lettre pastorale de l'Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban d'avril 2010, portant sur ce sujet. Car nous savons tous que les valeurs religieuses et morales sont souvent bafouées chez nous, au point que la vie humaine est en danger, et que les droits matériels et moraux de la personne sont menacés par l'immoralité et la pornographie, sources désormais de grands dangers pour les personnes, les familles et la société ;
*À accorder une attention préférentielle aux pauvres, aux marginaux, aux handicapés, aux malades et aux étrangers, conformément à la recommandation de Notre Seigneur Jésus qui a dit : "Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et l'aient en abondance." (Jean 10 :10) ;
*À stimuler de plus en plus les relations de sincère fraternité et de respect mutuel, dans un esprit de coopération fructueux, avec tous nos frères, en particulier nos frères musulmans, dans tous les domaines de la vie publique, et d'abord dans nos écoles et nos diverses institutions sociales ;

Vocation historique
*Nous sommes pleinement conscientes de l'importance de notre présence chrétienne et du sens de notre vocation historique au cœur d'un Orient déchiré, mais n'oublions pas que la providence divine veille sur le cours de l'histoire des peuples (...).
*Nous nous attacherons notre terre, à chaque pouce de notre terre ; bien plus, nous l'enrichirons et la ferons fructifier, car c'est la terre de la patrie, ainsi que le dit le synode patriarcal maronite, qui affirme : "La terre libanaise n'est pas une propriété dont nous disposons à notre gré, mais un legs national et collectif laissé par les pères et les ancêtres qui représente une sorte de dépôt sacré et précieux qu'il faut garder avec soin. Cette terre a formé notre identité historique et sociale et politique, tout comme elle est à la fois école de vie et de spiritualité."
*Nous pressons la société civile et les responsables politiques de mettre tous les moyens de l'État et son potentiel au service de notre peuple, de son bien-être et de sa vie, de défendre l'unité de la famille et sa cohésion, d'être le garant du troisième âge, des handicapés et des miséreux, en espérant que le gouvernement actuel fera preuve de sérieux dans l'appui aux écoles gratuites, aux hôpitaux privés et aux institutions sociales.
En conclusion, nous ne pouvons que placer les travaux de ce chapitre général sous la sainte protection de la Vierge Marie, Notre-Dame des Grâces, et d'accepter à nouveau l'invitation qu'elle nous a adressée aux noces de Cana : "Faites tout ce qu'il vous dira".» (Jean 2 :3).