La Turquie veut déployer des unités spéciales à la frontière irakienne (Erdogan)

La Turquie envisage de déployer des unités entièrement composées de professionnels à sa frontière avec l'Irak pour enrayer l'infiltration sur son sol des rebelles kurdes à partir du nord de l'Irak, a annoncé vendredi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
"Nous souhaitons que dans les zones frontalières et à risques, des unités professionnelles assurent la sécurité", a-t-il dit lors d'une réunion à Ankara de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste).
La frontière turco-irakienne, longue de quelque 350 km et particulièrement montagneuse, est propice aux infiltrations des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le PKK compte environ 2.000 hommes dans ses repaires de la montagne irakienne, selon Ankara. L'aviation turque les bombarde régulièrement depuis 2007 mais cela n'a pas empêché les attaques rebelles.
"Il s'agira de troupes frontalières spéciales qui serviront dans le système actuel", a-t-il souligné, indiquant que ses membres seront recrutés pour une durée d'au moins cinq ans.
M. Erdogan n'a pas précisé la taille de ces unités, ni quand elle seraient déployées. Il n'a pas donné des précisions sur la composition de ces unités, notamment si elles seront constituées au sein de l'armée ou de la police, ou bien s'il s'agira d'unités mixtes.
Mais, a-t-il tenu à préciser, "ce ne sera pas une armée spéciale, à part".
Malgré de timides démarches en faveur d'une armée de métier, l'armée turque, la deuxième en nombre au sein de l'Otan (515.000 hommes environ) après les Etats-Unis, est largement composée de conscrits.
Le PKK a multiplié ses attaques contre les forces de sécurité, depuis la fin mai.
Le conflit kurde en Turquie à fait 45.000 morts depuis le début, en 1984, de l'insurrection armée du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne.