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Lifestyle

Au Zimbabwe, la thérapie passe par le foot pour les séropositives

Les jeunes joueuses séropositives à l’entraînement. Desmond Kwande/AFP

Cinq ans après avoir été exclue de son domicile de Harare pour avoir révélé sa séropositivité, Elizabeth Maseswa a trouvé un refuge improbable sur les terrains de football dans une ligue réservée aux joueuses atteintes du sida. « Ma propre mère m'a reniée et m'a ordonné de quitter la maison. Je n'avais personne vers qui me tourner », déclare la jeune femme de 26 ans sur le point de se séparer de son conjoint. « Jouer au football m'aide beaucoup, ça soulage du stress et nous partageons nos problèmes en tant qu'équipe », affirme la capitaine et cadette des ARV Swallows, un nom inspiré par les traitements antirétroviraux (ARV) qui prolongent la vie des séropositifs. « Je manque parfois de choses basiques comme le sel, mais si je le dis à mes coéquipières, j'ai du sel et des choses que je n'ai même pas demandées parce que nous partageons nos fardeaux », lance Elizabeth. La jeune femme a la chance de recevoir des ARV de Médecins sans frontières dans un pays où seules 180 000 personnes ont accès au programme gouvernemental gratuit alors que 13,7 % des 15-49 ans sont atteints du sida.
En plus d'apporter un soutien social et psychologique, le football est un moyen de communiquer sur la manière de vivre avec le VIH et de freiner sa progression. La coéquipière d'Elizabeth, Deliwe Murwira, trouve même que jouer au foot lui permet de se « sentir » comme l'ancien footballeur international zimbabwéen Peter Ndlovu. « Certaines personnes refusaient de partager une bouteille d'eau avec moi, je ne pouvais pas marcher dans (la banlieue d') Epworth sans que l'on me montre du doigt, mais ça a changé depuis que je suis footballeuse », ajoute Deliwe Murwira qui était par le passé insultée par sa famille.
Son équipe pointe en tête des 16 formations composant la ligue créée par Chris Sambo. Cet ancien secrétaire de la Ligue professionnelle de football a décidé de former cette association dans un pays où le Mondial en Afrique du Sud voisine est suivi avec beaucoup d'intérêt. « Pendant les matches, de la documentation sur le VIH est distribuée. Il existe aussi un centre de dépistage mobile. Nous avons également répertorié 46 autres équipes et nous prévoyons d'avoir ce projet dans tout le pays », dit-il. M. Sambo a déjà financé la ligue à hauteur de 10 000 dollars, une banque locale et une compagnie pétrolière financent les tenues, mais il évalue à 50 000 dollars le budget nécessaire pour son fonctionnement.
Faute de moyens, les matches se disputent dans un stade improvisé où deux pierres sortent du sol au beau milieu du terrain. Une session d'entraînement a même été arrêtée lorsqu'un bout de fil électrique a percé le seul ballon disponible. L'entraîneur Jonas Kapakasi a alors emprunté un vélo pour se rendre en vitesse au centre commercial du coin le faire réparer.
Cinq ans après avoir été exclue de son domicile de Harare pour avoir révélé sa séropositivité, Elizabeth Maseswa a trouvé un refuge improbable sur les terrains de football dans une ligue réservée aux joueuses atteintes du sida. « Ma propre mère m'a reniée et m'a ordonné de quitter la...

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