Israël : accord entre la justice et un Arabe accusé de lien avec le Hezbollah

Un Arabe israélien, accusé d'avoir transmis des renseignements au mouvement chiite libanais Hezbollah, a été condamné à sept mois de prison, peine relativement légère, aux termes d'un accord passé avec la justice, a indiqué jeudi son avocate.
Omar Saïd, un universitaire arrêté le 27 mai, avait été inculpé pour "contact avec un agent étranger" et pour transmission de "renseignements à l'ennemi" après avoir pris contact avec un agent du Hezbollah durant un voyage en 2008 en Europe.
Le tribunal de district de Nazareth a approuvé jeudi un accord entre le ministère public et les avocats du détenu, aux termes duquel M. Saïd est seulement accusé d'avoir agi pour le compte d'une "organisation interdite", et non plus de "contact avec un agent étranger" et de transmission de "renseignements à l'ennemi", a indiqué son avocate Orna Cohen à l'AFP.
Omar Saïd, 50 ans, qui a plaidé coupable pour ce chef d'accusation, a été condamné à sept mois de prison ferme et à un an avec sursis", a-t-elle précisé.
Selon elle, M. Saïd a reconnu "avoir rencontré en Egypte un agent du Hezbollah et lui avoir transmis les noms de deux Arabes israéliens susceptibles d'être recrutés, sans fournir leur adresse, refusant quant à lui de coopérer" avec le mouvement chiite.
L'inculpé avait été arrêté en compagnie d'une figure de la minorité arabe, Amir Makhoul, 52 ans, directeur de l'ONG "Ittijah", qui regroupe diverses associations luttant pour les droits de l'Homme au sein de la communauté arabe israélienne.
M. Makhloul encourt une peine beaucoup plus sévère car il est lui inculpé "d'espionnage au profit du Hezbollah", de "contacts avec un agent étranger" et de "conspiration pour aider l'ennemi en temps de guerre".
Amir Makhoul, qui clame son innocence, a affirmé, lors de la prolongation de sa garde à vue, voir subi des mauvais traitements "physiques et psychologiques" durant les interrogatoires et avoir été privé de l'assistance de son avocat durant les 12 premiers jours de sa détention.
Pendant l'été 2006, Israël a mené une guerre au Liban contre le mouvement chiite, conflit qui a fait plus de 1.200 morts côté libanais et plus de 160 côté israélien.
La communauté des Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat hébreu en 1948, compte 1,2 million de personnes, soit près de 20% de la population totale d'Israël. Elle se plaint de discriminations.