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Moyen Orient et Monde - France

Sarkozy a sacrifié deux ministres sans circonscrire la crise politique

Face à la succession des scandales, le président français Nicolas Sarkozy a sacrifié deux ministres de second plan, en cherchant à préserver un homme-clé de son gouvernement, Éric Woerth, toujours accusé de conflits d'intérêts par une partie de la presse et l'opposition.
Le remaniement avait été annoncé pour octobre, la sanction est tombée ce week-end : sous la pression, les secrétaires d'État à la Coopération, Alain Joyandet, et au Grand Paris, Christian Blanc, ont quitté leurs fonctions dimanche soir. Les deux hommes, suspects d'utilisation abusive des deniers publics, font les frais d'une série d'affaires qui ont fragilisé le président. En période de crise économique, elles ont profondément choqué les Français, dont 64 % estiment que les « dirigeants politiques sont plutôt corrompus », selon un sondage Viavoice publié hier. L'opposition socialiste mettait hier en accusation l'ensemble de l'exécutif.
Alain Joyandet a été épinglé pour la location d'un jet privé lors d'un déplacement ministériel en Martinique et pour un permis de construire illégal pour agrandir la maison qu'il possède près de Saint-Tropez. Christian Blanc, pour avoir acheté des cigares cubains sur des fonds publics. D'autres sont sous les feux de la presse et de l'opposition pour un logement de fonction occupé par leur famille ou des frais d'hôtel faramineux.
Mais c'est surtout l'affaire Woerth qui embarrasse le chef de l'État français qui vient d'annoncer de douloureuses mesures de rigueur budgétaire et se retrouve au plus bas dans les sondages. Chargé de mener la délicate et impopulaire réforme des retraites qui doit marquer la deuxième partie du mandat Sarkozy, M. Woerth est accusé par l'opposition de double conflit d'intérêts. D'une part, pour avoir été ministre du Budget (2007-mars 2010) à une époque où son épouse gérait une partie de la fortune de l'héritière du géant des cosmétiques L'Oréal, Liliane Bettencourt, soupçonnée de possibles fraudes fiscales. D'autre part, pour porter la double casquette de ministre et de trésorier du parti présidentiel UMP (droite). Le président français a plusieurs fois exclu la démission de son ministre du Travail, qui doit présenter sa réforme des retraites la semaine prochaine en Conseil des ministres et à la rentrée au Parlement. Quant aux ministres démissionnaires, ils ont estimé être victimes d'un « amalgame » pour M. Joyandet, d'un « lynchage sans preuve » pour M. Blanc.
Parallèlement à ces affaires, M. Sarkozy a personnellement choisi hier le nouveau patron de France Télévisions (audiovisuel public), en la personne de Rémy Pflimlin, exerçant ainsi un droit controversé qu'il s'est octroyé par une loi de février 2009. Rémy Pflimlin, 56 ans, actuellement président de l'organisme de distribution de la presse Presstalis, va succéder à Patrick de Carolis qui présidait depuis 2005 la holding regroupant notamment les chaînes de télévision France 2 et France 3, a annoncé l'Élysée. Auparavant, les patrons de l'audiovisuel public en France étaient nommés par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), autorité de régulation du secteur, dont les décisions doivent être indépendantes du pouvoir politique.
Face à la succession des scandales, le président français Nicolas Sarkozy a sacrifié deux ministres de second plan, en cherchant à préserver un homme-clé de son gouvernement, Éric Woerth, toujours accusé de conflits d'intérêts par une partie de la presse et l'opposition.Le remaniement avait été...

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