Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Sanctions

Polémique sur le ravitaillement des avions iraniens

Une polémique a éclaté hier concernant le ravitaillement des avions iraniens, Téhéran accusant Londres, Berlin et Dubaï de suivre en cela les directives américaines adoptées le 1er juillet. Mais les trois pays concernés ont démenti avoir pris de telles mesures.

Un avion d’Iran Air garé à Paris-Orly. Une polémique a éclaté hier sur le ravitaillement des appareils de ligne iraniens à la suite des sanctions américaines adoptées le 1er juillet contre l’Iran.Thomas Coex/Archives/AFP

Un responsable iranien a annoncé hier que les aéroports de Grande-Bretagne, d'Allemagne et des Émirats arabes unis refusaient de ravitailler les avions de ligne iraniens après les nouvelles sanctions américaines, mais ces trois pays ont démenti avoir pris une telle mesure.
« Depuis jeudi, après l'adoption des sanctions unilatérales américaines contre l'Iran, les aéroports de Grande-Bretagne, d'Allemagne et des Émirats refusent de ravitailler les avions iraniens », a dit Mehdi Aliyari, secrétaire de l'Association des compagnies aériennes d'Iran, cité par l'agence ISNA. L'agence officielle iranienne IRNA a indiqué de son côté que l'aéroport de Koweït avait fait de même. Selon M. Aliyari, cette mesure est conforme « à la décision du Congrès américain imposant des sanctions contre la vente des produits combustibles à l'Iran. Les compagnies (nationale) Iran Air et (privée) Mahan, qui ont de nombreux vols vers l'Europe, ont rencontré des problèmes ». Il a appelé « le ministère des Affaires étrangères, l'organisation nationale de l'aviation civile et le ministère des Transports à agir contre cette action illégale américaine ».
Le président américain Barack Obama avait promulgué le 1er juillet une nouvelle série de sanctions, votée par le Congrès, contre l'Iran, soupçonné malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil. Ces sanctions visent à perturber l'approvisionnement de l'Iran en essence, en kérosène et d'autres produits énergétiques raffinés. Elles s'ajoutent à la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU renforçant les sanctions contre l'Iran qui refuse de suspendre ses activités nucléaires sensibles.
Cité également par l'agence de presse iranienne ISNA, un membre de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Sécurité nationale, Heshmatollah Falahat-Pisheh, a appelé à des représailles contre les Émirats, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. « Nous considérons que les sanctions des États-Unis cherchent à nuire aux Iraniens, a-t-il dit. Nous devons absolument faire la même chose aux Émirats, à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne, dont les avions nécessitent d'être ravitaillés en Iran. » « Si l'on porte atteinte au développement et à la sécurité de l'Iran, aucun pays de la région ne pourra jouir d'une sécurité durable », a-t-il averti.
Néanmoins, les autorités aux Émirats, en Grande-Bretagne et en Allemagne ont nié avoir imposé de nouvelles directives concernant le ravitaillement des avions de ligne iraniens transitant par leurs aéroports. À Londres, un porte-parole du gouvernement a dit que celui-ci n'était « pas au courant d'un refus de carburant au Royaume-Uni ». À Dubaï, un porte-parole de l'aéroport international a affirmé que les avions iraniens continuaient de bénéficier du service de ravitaillement. Cependant une source proche du dossier à Dubaï a fait état d'un problème avec un « fournisseur international de carburant » dans plusieurs aéroports dans le monde, y compris aux Émirats, qui a refusé de ravitailler les avions iraniens. Mais « les opérateurs d'Iran Air ont d'autres sources pour se ravitailler », a-t-elle dit sous le couvert de l'anonymat. De même, la compagnie des aéroports d'Abou Dhabi (ADAC) continue de ravitailler les avions de ligne iraniens, a annoncé une porte-parole de la société. L'ADAC gère les aéroports desservant les villes d'Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, et d'al-Aïn. À Berlin, le ministère des Transports s'est contenté d'affirmer que le refus de ravitailler des avions de passagers n'appartenait pas à la panoplie des sanctions américaines ou onusiennes. Mais le bureau allemand de la compagnie nationale Iran Air a démenti que les aéroports d'Allemagne refusaient un tel ravitaillement. « C'est incorrect », a répondu à l'AFP Mohammad Rajabi, directeur d'Iran Air joint à Francfort.
Selon le Financial Times Deutschland (FTD), la compagnie pétrolière britannique BP n'a pas renouvelé un contrat de fourniture de carburant avec les compagnies aériennes iraniennes, ce qui expliquerait leurs difficultés à ravitailler. Le contrat arrivait à échéance fin juin, précise le FTD, citant l'exemple d'un avion d'Iran Air qui a été obligé de se poser à Vienne car on avait refusé de lui faire le plein à l'aéroport de Hambourg. « Nous ne nous prononçons pas sur les contrats individuels avec chaque compagnie aérienne. Mais nous respectons, dans tous les pays où nous menons nos activités, les règles locales concernant les sanctions », a indiqué BP au FTD, qui affirme que les nouvelles sanctions votées par l'ONU ont pesé dans la décision du pétrolier. Le groupe français Total, à l'aéroport de Cologne-Bonn, et le groupe koweïtien Q8 ont tous deux indiqué au quotidien économique qu'ils assuraient la fourniture de carburant normalement.

Un responsable iranien a annoncé hier que les aéroports de Grande-Bretagne, d'Allemagne et des Émirats arabes unis refusaient de ravitailler les avions de ligne iraniens après les nouvelles sanctions américaines, mais ces trois pays ont démenti avoir pris une telle mesure.« Depuis jeudi, après l'adoption des sanctions...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut