Rechercher
Rechercher

Culture - Rencontre

Houssam Mchaiemch seul en scène

Il a renoncé aux flashs et aux poses. Pour Houssam Mchaiemch, photographe de théâtre, la scène résume la vie. Ce jeune passionné expose au CCF une trentaine de clichés sous l'intitulé « Tous en scène »*.

Houssam Mchaiemch, photographe baroudeur, toujours à l’affût.

«Un regard sur deux années de spectacles vivants à Beyrouth. Concerts, théâtres, danses, performances, des moments saisis sur le vif par l'objectif de Houssam Mchaiemch, photographe que nous avons tous eu l'occasion de croiser ici et là.» De cette phrase introductive, tirée du carton d'invitation, nous retiendrons la dernière partie, concernant « le » photographe que les festivaliers, spectateurs de théâtre ou amateurs de musique « live » ont sûrement rencontré un de ces soirs. Mèches folles balayant les cils et barbe de trente jours couvrent son visage poupin. En hiver, il emberlificote les écharpes autour de son cou. En été, il arbore des tee-shirts aux couleurs sourdes. Et il promène, partout, sa nonchalance étudiée, mais avenante. Bourré de sympathie, il s'est fait de nombreuses connaissances et presque autant d'amis. «Mchaiemch!», comme on aime à l'interpeller, s'est spécialisé depuis une décennie dans la photographie.
Son intérêt pour le spectacle vivant et pour les questions qui le traversent l'a porté vers la photographie de théâtre et de danse. Spectateur assidu du spectacle vivant, il a ainsi acquis, sur le tas, l'habileté d'interprétation nécessaire à son travail. Et le voilà aujourd'hui, au bout d'une dizaine d'années d'expérience, qu'il se démarque du lot par sa créativité et sa persistance à rester jusqu'au bout du spectacle, pour obtenir «la» photo qui porte en elle l'essence de la
représentation.
«Ce que le photographe de théâtre prend en compte, c'est justement la mise en scène», indique le jeune capteur d'images.
«Ce n'est pas seulement un assemblage hasardeux de quelques portraits souvenirs, c'est un reportage sur un spectacle capital. La photographie nous parle de la scène. Mieux, elle nous aide à la déchiffrer et à la comprendre. Plus que les acteurs, c'est la lumière, l'espace et même le temps dans leur fragmentation et leur métamorphose que je cherche à saisir.»
Si Mchaiemch transforme ces instants fugaces sur les planches en images percutantes, il ne s'en tient pas à la scène. Il regarde et restitue ce qui est autour. À l'affût du «scoop» qui rendra l'atmosphère de la soirée... Son travail rencontre ainsi les deux voies offertes par la photographie: raconter une histoire, figer un instant, ou donner à voir un environnement à travers une approche documentaire et s'approprier la réalité en portant sur elle un regard
personnel.
Ses photographies sont utilisées pour illustrer programmes et affiches des diverses tournées et de nombreux articles de presse. Il est devenu «photographe officiel» de plusieurs centres culturels ou festivals à Beyrouth. Parallèlement, il réalise à titre personnel un travail d'archivage. Il a déjà constitué une importante collection, rassemblée pour capter l'éphémère de la création théâtrale et scénique. Mais aussi pour «témoigner de l'ouverture et de la diversité de la culture au Liban», comme il aime à préciser. Et il espère, à ce titre, pouvoir réaliser un ouvrage de photos documentant la scène culturelle locale.

Objectif : lumière !
L'objectif de Mchaiemch accroche la lumière. Il suit le halo qui enveloppe l'artiste, le plonge dans l'ombre, le surexpose ou magnifie son pas aérien. Il met en valeur l'expression de son visage, souligne ses gestes et offre une infinité de nuances au service de son jeu.
Tel le peintre, le photographe donne la gamme chromatique du spectacle, son intensité, il diffuse une atmosphère, circonscrit un personnage. Le visiteur de l'exposition ressentira l'émotion du spectacle, née des rencontres entre les artistes et ce photographe passeur de l'image scénique.
Mais Houssam est plus que cela, car il est quelqu'un qui cherche toujours la perfection et va de l'avant dans ses inspirations et ses convictions. Cet artiste se passionne pour la photographie, certes, mais également pour le théâtre, la vidéo, la musique et la danse, des passions qu'il a pu développer lorsqu'il a fait des études scéniques et audiovisuelles, mais surtout lorsqu'il a participé à l'expérience « très concluante», estime-t-il, du festival Shams.
Une certitude demeure, toutefois, et illumine la belle exposition de Houssam Mchaiemch. Il est de ces personnalités qui laissent des traces à chacun de leurs
passages.

* Jusqu'au 15 juillet, du lundi au vendredi, de 13h00 à 19h00. Galerie d'exposition, CCF de Beyrouth. Entrée Libre. Renseignements : 01/420232, www.ccf-liban.org.
«Un regard sur deux années de spectacles vivants à Beyrouth. Concerts, théâtres, danses, performances, des moments saisis sur le vif par l'objectif de Houssam Mchaiemch, photographe que nous avons tous eu l'occasion de croiser ici et là.» De cette phrase introductive, tirée du carton d'invitation, nous retiendrons la dernière partie,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut