Erdogan accuse des pays européens d'un manque de soutien face au PKK

Le Premier ministre turc a reproché mercredi à certains pays européens de ne pas aider suffisamment la Turquie dans sa lutte contre les rebelles kurdes, les accusant de ne pas extrader les militants réclamés et de ne pas couper pas leurs sources de financement.

"Malheureusement, certains Etats européens n'ont pas fourni le soutien nécessaire à la Turquie dans sa lutte de longue haleine contre le terrorisme", a déploré Recep Tayyip Erdogan lors d'un sommet régional, sans citer nommément un ou plusieurs pays.

"Malgré toutes les souffrances et les attaques très sanglantes visant les forces de sécurité (turques), certains pays n'ont pas coupé les canaux de financement de l'organisation terroriste, ils tolèrent sa machine de propagande et ne renvoient pas les criminels", a-t-il accusé, cité par l'agence Anatolie.

Il s'exprimait lors d'un sommet de 12 pays de l'Europe du Sud-Est, à Istanbul.

M. Erdogan a affirmé que l'organisation séparatiste kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme une structure terroriste par Ankara et l'Union européenne, constituait aussi bien une menace pour son pays que pour ceux de l'Europe.

La Turquie enjoint régulièrement les pays européens d'agir contre les filières européennes du PKK, qui a multiplié ses attaques contre les forces turques, tuant, depuis le week-end dernier, 17 soldats et un civil lors d'attaques dans le sud-est et dans un attentat à la bombe mardi à Istanbul.

La Turquie, qui souhaite intégrer l'UE, estime qu'une large part des financements du PKK provient de ses activités de blanchiment d'argent, de trafic de drogue et de migrants clandestins en Europe, où le mouvement dispose au sein de la communauté immigrée kurde d'un vaste réseau de militants.

La Turquie exhorte ainsi depuis des années le Danemark à interdire une chaîne de télévision kurde, Roj TV, qui émet de son territoire et qu'elle considère comme un porte-voix du PKK.