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L'Europe décide une opération vérité sur les comptes de ses banques

Les dirigeants européens, réunis jeudi à Bruxelles, ont donné leur feu vert à la publication des résultats détaillés des tests de résistance auxquels sont soumis leurs grandes banques, espérant ainsi rassurer les marchés inquiets d'y découvrir de mauvaises surprises.

"Nous nous sommes mis d'accord pour que les tests de résistance des banques soient publiés, au plus tard dans la seconde moitié de juillet", a annoncé le président de l'UE, Herman Van Rompuy.

Ces examens, appelés "stress tests" en anglais, sont censés refléter la capacité des établissements bancaires à résister à des conditions économiques et financières extrêmes.

Actuellement, ceux effectués au niveau européen sur une vingtaine de grandes banques restent confidentiels.

L'an dernier, seules des tendances générales avaient été rendues publiques, notamment le fait que les banques européennes étaient suffisamment capitalisées pour faire face à une détérioration sévère des conditions macroéconomiques.

Mais la question a pris une importance grandissante ces derniers jours car les marchés s'inquiètent de la santé de banques de plusieurs pays, en particulier en Espagne à la suite de l'éclatement de la bulle immobilière. Beaucoup redoutent d'y découvrir des sommes énormes de prêts qui ne pourront être remboursés.

C'est justement la Banque d'Espagne qui a changé la donne, en annonçant mercredi son intention de dévoiler les performances des banques nationales.

Elle espère ainsi calmer une fois pour toutes les rumeurs à son sujet sur les marchés. La première banque du pays, Santander, arriverait en effet en tête du classement européen, selon une source diplomatique.

"Nous sommes un des rares pays (d'Europe) qui n'ont pas eu besoin d'injecter du capital dans leurs institutions financières", a souligné à Bruxelles le Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero.

"Il n'y a rien de mieux que la transparence pour démontrer la solvabilité, donner confiance et laisser derrière nous toutes ces rumeurs infondées", a-t-il insisté.

Après l'Espagne, l'Allemagne, longtemps réticente, a donné son feu vert à la publication.

Pour la chancelière Angela Merkel, la publication des tests "est un pas très important pour dire clairement aux marchés que nous misons sur une transparence totale".

"Là où il y a de la transparence, où on ne peut plus répandre des rumeurs, où il n'y a plus de secteur obscur, on peut mieux réagir", a-t-elle souligné.

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, est également favorable à une publication par pays et par banque, tout comme le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a jugé que cela "aiderait à lever les soupçons infondés".

"Les marchés ont besoin d'être sûrs. Je pense que la décision de publier les résultats est une bonne idée après tout", a aussi déclaré Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

Les banques se montrent néanmoins rétives et les économistes réservés.

Josef Ackermann, le patron de la première banque allemande Deutsche Bank, a ainsi récemment estimé que la publication de tests pouvait être "très dangereuse" si des mécanismes d'aide pour les banques européennes n'étaient pas prêts au cas où.

"Les gouvernements doivent-ils vraiment toujours réagir immédiatement aux évolutions des marchés?", s'interrogeait pour sa part Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Tant que les banques peuvent emprunter auprès de la BCE, "les filets de sécurité sont déployés" et les gouvernements devraient continuer à se concentrer sur des réformes structurelles du secteur financier, a-t-il estimé.

Les dirigeants européens, réunis jeudi à Bruxelles, ont donné leur feu vert à la publication des résultats détaillés des tests de résistance auxquels sont soumis leurs grandes banques, espérant ainsi rassurer les marchés inquiets d'y découvrir de mauvaises surprises.
"Nous nous sommes mis d'accord pour que les...