Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a qualifié jeudi de "schizophrénique" l'attitude de la Russie envers l'Iran, un pays perçu à la fois comme une menace pour sa sécurité et un partenaire commercial.
"Ils reconnaissent la menace pour la sécurité que représente l'Iran, mais il y a aussi ces possibilités commerciales, et franchement, ils ne sont pas les seuls en Europe", a-t-il commenté devant une commission du Sénat américain, dénonçant les relations commerciales entre l'Iran et l'Union européenne.
Interrogé sur cette apparente contradiction par un sénateur, M. Gates a répondu: "Vous venez de mettre le doigt sur une espèce d'approche schizophrénique de la Russie".
Le président russe, Dmitri Medvedev, est attendu la semaine prochaine à Washington pour une réunion avec son homologue américain Barack Obama. La question du nucléaire iranien devrait figurer au sommet de leur ordre du jour.
La Russie, à l'origine réticente, a soutenu et voté la proposition américaine de nouvelles sanctions à l'ONU contre l'Iran, soupçonné de chercher à se doter de la bombe nucléaire sous couvert d'un programme civil.
Convaincre Moscou que Téhéran "ne cherche pas seulement à développer pacifiquement sa capacité nucléaire, mais est aussi, selon nous, enclin à se doter d'armes nucléaires a pris du temps", a noté au cours de la même audition la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. Mais désormais, s'est-elle félicitée, la Russie "partage notre inquiétude à propos d'un Iran doté de l'arme nucléaire".
Moscou a aussi reporté sine die la livraison de missiles S-300 vendus à l'Iran.
Mais Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, s'est dit jeudi déçu des mesures unilatérales supplémentaires prises par les Etats-Unis et l'Union européenne contre l'Iran, avertissant que cela pourrait nuire à la coopération sur la crise du nucléaire.
"Ils reconnaissent la menace pour la sécurité que représente l'Iran, mais il y a aussi ces...
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