Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Guantanamo: une juge convoque un haut responsable de l'administration Obama

Une juge fédérale américaine a convoqué Dan Fried, un haut responsable de l'administration du président Barack Obama, pour qu'il réponde des risques encourus par un détenu de Guantanamo qui ne veut pas rentrer en Algérie, son pays natal.

Dans une décision dont l'AFP s'est procuré copie vendredi, la juge Gladys Kessler explique que l'envoyé spécial du président américain pour la fermeture de Guantanamo, Dan Fried, "doit se rendre disponible pour répondre aux questions des avocats et du tribunal", le 21 juin.

Gladys Kessler a été saisie par les avocats de Fahri Saeed Bin Mohammed, qu'un tribunal a déclaré libérable en novembre 2009, parce que celui-ci craint pour sa vie et son intégrité s'il est rapatrié en Algérie comme le souhaite l'administration américaine.

"Le plaignant a exprimé une grande peur à l'idée de rentrer en Algérie", explique la juge. "Il craint d'être inculpé par les autorités algériennes, condamné et exécuté". Selon elle, M. Bin Mohammed redoute d'être "pris en étau entre le gouvernement qui le présentera comme un terroriste international et les terroristes armés algériens, anti-gouvernementaux, dont les représailles sont très violentes si on refuse de rejoindre leurs rangs".

"Ces craintes sont très préoccupantes", affirme la juge pour qui les garanties données jusqu'ici par les autorités algériennes aux États-Unis doivent être "évaluées", de même que les déclarations de M. Fried pour appuyer son rapatriement dans son pays de naissance.

Les juges fédéraux ont obtenu en juin 2008 grâce à la Cour suprême le droit d'examiner les dossiers des détenus de Guantanamo et de déterminer, à l'issue d'un procès au civil, si ceux-ci sont illégalement détenus. Jusqu'ici 50 dossiers ont été étudiés et 34 hommes ont été déclarés libérables.

Dan Fried parcourt le monde depuis un an et demi pour négocier avec les pays européens notamment l'accueil de ces anciens détenus blanchis. Jusqu'à présent, l'administration Obama en a rapatrié ou envoyé dans un pays tiers une soixantaine.

Mais certains d'entre eux, notamment des Algériens, ont saisi à nouveau les tribunaux pour demander à ne pas être envoyé dans leur pays d'origine.

Parallèlement, dans deux arrêts distincts, des cours d'appel fédérales ont rappelé que si les juges peuvent se prononcer sur l'innocence ou la culpabilité, ils n'ont aucun pouvoir sur les modalités des transferts.

Une juge fédérale américaine a convoqué Dan Fried, un haut responsable de l'administration du président Barack Obama, pour qu'il réponde des risques encourus par un détenu de Guantanamo qui ne veut pas rentrer en Algérie, son pays natal.
Dans une décision dont l'AFP s'est procuré copie vendredi, la juge Gladys Kessler explique...