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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Le projet de résolution sanctionnant l’Iran sera soumis « cette semaine » au Conseil de sécurité

Washington a annoncé hier soir que le projet de résolution sanctionnant l’Iran sera soumis « cette semaine » au vote au Conseil de sécurité. Parallèlement, l’AIEA se penche depuis hier sur le « cas particulier de l’Iran », selon les termes du directeur général de l’agence, Yukiya Amano.

De gauche à droite : Yukiya Amano, directeur général de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, ambassadeur iranien auprès de l’agence onusienne, et son homologue américain, Glyn Davies. Photos Heinz-Peter Bader/Reuters

Le conseil des gouverneurs de l'AIEA se penche une nouvelle fois cette semaine sur le « cas particulier de l'Iran », selon les termes du directeur général de l'agence onusienne, Yukiya Amano, à l'ouverture de la réunion à Vienne alors que l'Occident presse pour de nouvelles sanctions. « L'Iran est un cas particulier parce qu'il comprend, parmi d'autres choses, des éléments liés à une éventuelle dimension militaire de son programme nucléaire », a d'entrée souligné M. Amano devant les 35 gouverneurs de l'Agence internationale pour l'énergie atomique, représentant les 151 États membres de l'agence.
L'agence a diffusé un rapport la semaine dernière montrant que la République islamique avait poursuivi ses activités d'enrichissement, malgré les injonctions répétées du Conseil de sécurité de l'ONU et trois séries de sanctions. Selon ce document, Téhéran avait produit début avril 5,7 kg d'uranium enrichi à environ 20 % destinés, selon ses propres dires, à un réacteur de recherche médicale. Mais les Occidentaux doutent de cette utilisation et affirment que l'Iran ne dispose pas de la technologie pour transformer l'uranium en barre de combustible pour ce réacteur. En octobre, les États-Unis, la Russie et la France avaient proposé de fournir ces barres en échange du stock d'uranium faiblement enrichi de Téhéran. Mais la République islamique a rejeté cette solution et finalement signé un accord avec le Brésil et la Turquie. M. Amano a indiqué que l'AIEA attendait toujours une réponse officielle des États-Unis, de la France et de la Russie sur cet accord d'échange d'uranium entre Téhéran, Brasilia et Ankara. Il a précisé avoir transmis dès réception, le 24 mai, le texte de cet accord à Washington, Moscou et Paris. « J'attends maintenant leurs réponses et vais poursuivre mes consultations avec toutes les parties impliquées », a-t-il dit. Selon des diplomates proches de l'agence, les trois pays, membres du groupe dit de Vienne, ont élaboré une réponse commune et doivent la remettre à M. Amano de façon imminente.
Washington presse pour une quatrième série de sanctions de la part du Conseil de sécurité. Les États-Unis ont le soutien affiché de la France et de la Grande-Bretagne, et disent avoir celui de la Russie et de la Chine. Dimanche, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a déclaré s'attendre à ce que l'Iran « sorte un tour quelconque » dans les prochains jours, pour entraver le vote à l'ONU des nouvelles sanctions. Mais hier, le vice-président américain Joe Biden a déclaré en Égypte, après une rencontre avec le président Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh, que le dossier des sanctions devrait connaître des « développements » à l'ONU « très bientôt ». En écho, le porte-parole du département d'État américain, Philip Crowley, a indiqué en soirée que le projet de résolution sanctionnant l'Iran devrait être soumis « cette semaine » au vote du Conseil de sécurité. Washington, a ajouté M. Biden, « reste engagé dans la recherche d'une issue diplomatique à cette question grave, mais continuera de tenir l'Iran responsable des violations répétées de ses responsabilités internationales ». M. Biden a par ailleurs exprimé son « inquiétude » à propos des « activités déstabilisatrices » de l'Iran au Moyen-Orient, citant en particulier le soutien de Téhéran au Hezbollah et au Hamas.
En outre, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad doit se rendre en Chine cette semaine pour aborder le dossier nucléaire et tentera de dissuader Pékin, un de ses traditionnels alliés, de voter en faveur de nouvelles sanctions. Avant de se rendre en Chine, M. Ahmadinejad aura également, aujourd'hui, des entretiens sur le dossier nucléaire avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en marge de la Conférence régionale sur la sécurité en Asie (CICA), un forum international pour promouvoir la coopération régionale, qui s'est ouvert hier à Istanbul. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine sera également présent à la CICA, selon le ministère turc des Affaires étrangères. La Russie, dont les relations avec l'Iran se sont fortement dégradées ces derniers mois, a exhorté dimanche Téhéran à cesser de se comporter de façon « irresponsable » et à être « à l'écoute de la communauté internationale ».
Par ailleurs, un autre point important à l'agenda de l'AIEA est consacré à Israël. Pour la première fois depuis 1991, l'AIEA, sous pression des États arabes, examinera les activités de l'État hébreu, considéré comme une puissance nucléaire, mais qui ne confirme ni ne dément ce statut. M. Amano a récemment demandé aux États membres des idées pour convaincre Israël de signer le Traité de non-prolifération (TNP) et accepter les inspections des experts de l'agence. Pour des diplomates occidentaux, la discussion sur Israël est prématurée car M. Amano n'a pas reçu toutes les propositions.

Le conseil des gouverneurs de l'AIEA se penche une nouvelle fois cette semaine sur le « cas particulier de l'Iran », selon les termes du directeur général de l'agence onusienne, Yukiya Amano, à l'ouverture de la réunion à Vienne alors que l'Occident presse pour de nouvelles sanctions. « L'Iran est un cas particulier...

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