Raid: Chypre convoque l'ambassadeur d'Israël, parle d'un "acte criminel"

Le président chypriote Demetris Christofias a dénoncé lundi un "acte criminel" à la suite de l'assaut sanglant donné par Israël contre une flottille internationale en route pour Gaza tandis que l'ambassadeur de l'Etat hébreu à Chypre était convoqué par les autorités.

"Tuer des gens est condamnable, la perte de vies, de non-combattants selon moi, constitue un acte criminel", a déclaré le président chypriote à la presse. "Le gouvernement de Chypre ne peut que condamner de tels actes".

De son côté, le ministère des Affaires étrangères a annoncé la convocation de l'ambassadeur d'Israël.

"Le secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères a donné l'ordre au directeur politique d'appeler l'ambassadeur d'Israël à Nicosie pour demander un compte-rendu officiel et des informations concernant l'opération des forces armées de son pays", a déclaré le ministère dans un communiqué.

"La position ferme du gouvernement de la République de Chypre est que les organisations non gouvernementales doivent être autorisées à exercer librement leurs activités, toujours dans le cadre de la légalité et du respect de la loi", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement de Chypre réitère sa position en faveur de l'accès immédiat, continu et inconditionnel de Gaza à l'aide humanitaire, aux échanges commerciaux et à (la liberté de mouvement) des personnes".

La flottille acheminant des centaines de militants pro-palestiniens et de l'aide pour Gaza à bord de six bateaux avait appareillé dimanche après-midi à partir des eaux internationales au large de Chypre pour le territoire palestinien.

A Nicosie, un petit groupe de manifestants ont été légèrement blessés dans un accrochage avec la police lundi soir lors d'un rassemblement de quelques centaines de personnes, arborant des drapeaux palestiniens et brûlant des drapeaux israéliens, devant l'ambassade d'Israël, selon un photographe de l'AFP.

Des accrochages ont éclaté quand un groupe de manifestants a tenté de forcer le cordon policier autour du bâtiment et lancé des pierres, avant d'être repoussé à coups de matraque par les policiers anti-émeutes.

La bande de Gaza est soumise par Israël à un blocus strict --sauf pour les produits de première nécessité-- depuis la prise de contrôle du territoire par le mouvement islamiste palestinien Hamas en juin 2007.