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La Russie perd patience avec l'Iran, condamne "la démagogie" d'Ahmadinejad

La Russie s'est ouvertement agacée mercredi de "la démagogie politique" du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui espérait pourtant le soutien de Moscou et de Washington à son offre d'échange d'uranium.

L'Iran a traditionnellement pu compter sur l'appui de Moscou dans son bras de fer avec les Occidentaux à propos de son programme nucléaire controversé. Mais la Russie se montre de plus en plus irritée face à l'attitude jugée "imprévisible" de l'Iran.

"Personne n'a réussi à conserver son autorité en utilisant la démagogie politique", a lancé mercredi le conseiller diplomatique du Kremlin, Sergueï Prikhodko, interrogé sur des déclarations du président iranien critiques envers la position du président russe au sujet du programme nucléaire de Téhéran.

M. Prikhodko a également critiqué "toute attitude imprévisible, tout extrémisme politique, le manque de transparence et l'incohérence dans la prise de décisions qui concernent et inquiètent toute la communauté internationale".

"Notre position est pro-russe (...) elle ne peut être ni pro-iranienne, ni pro-américaine", a-t-il encore dit, cité par les agences russes.

Mahmoud Ahmadinejad avait dénoncé plus tôt la position de Dmitri Medvedev, l'accusant de s'asseoir "aux côtés de ceux qui ont été nos ennemis il y a 30 ans".

"Nous espérons que les responsables russes seront attentifs, qu'ils se rachèteront et ne pousseront pas les Iraniens à les considérer de la même façon que leurs ennemis historiques", avait ajouté M. Ahmadinejad.

Soutien traditionnel de l'Iran, la Russie construit actuellement à Bouchehr la première centrale nucléaire iranienne, qui doit entrer en service d'ici à août. Mais le président russe Dmitri Medvedev a à maintes reprises souligné que de nouvelles sanctions à l'encontre de Téhéran n'étaient pas à exclure.

Le refus de l'Iran de cesser l'enrichissement de l'uranium lui a déjà valu trois trains de sanctions au Conseil de sécurité de l'ONU, une partie de la communauté internationale accusant le gouvernement de Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'il dément.

Le président Ahmadinejad a par ailleurs pressé mercredi les Etats-Unis et la Russie d'appuyer l'offre de son pays sur un échange d'uranium, avertissant qu'elle constituait la dernière "chance" pour régler la crise du nucléaire.

"La déclaration de Téhéran (sur un échange de combustible) constitue la meilleure chance, nous avons fait un grand pas en avant et dit quelque chose de très important. Il n'y a plus d'excuses", a dit M. Ahmadinejad dans une déclaration télévisée, s'adressant aux dirigeants américain et russe.

Le 17 mai, l'Iran a signé à Téhéran avec la Turquie et le Brésil un accord prévoyant l'échange en Turquie de 1.200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kg de combustible enrichi à 20% fournis par les grandes puissances, destinés au réacteur de recherche de Téhéran.

Il a dans le même temps annoncé son intention de continuer à enrichir localement de l'uranium à 20%. Le minerai enrichi à 90% peut permettre de fabriquer une arme atomique.

Malgré la nouvelle offre iranienne, le Conseil de sécurité a examiné le 18 mai un nouveau projet de sanctions contre l'Iran, rédigé par les Etats-Unis et approuvé par les autres puissances chargées du dossier (Chine, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).

La Russie s'est ouvertement agacée mercredi de "la démagogie politique" du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui espérait pourtant le soutien de Moscou et de Washington à son offre d'échange d'uranium.
L'Iran a traditionnellement pu compter sur l'appui de Moscou dans son bras de fer avec les Occidentaux à propos de son programme...