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Santé

L’OMS vivement rappelée à l’ordre durant son assemblée générale

La directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, prononçant son discours à l’assemblée générale de l’organisation.        Photo AFP

Les États membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lui ont lancé un avertissement clair lui signifiant qu'ils comptaient reprendre la main sur le processus décisionnel après plusieurs mises en cause des liens de l'OMS avec l'industrie pharmaceutique, rapporte Alexandra Troubnikoff, de l'AFP.
Affichant un soutien sans faille le premier jour de l'assemblée annuelle de l'organisation, les pays ont profité des réunions techniques pour montrer une nouvelle défiance envers l'OMS.
« À cet égard, cette assemblée a été exceptionnelle, il y a eu des choses qui ne sont jamais arrivées auparavant », explique Herman Velasquez, un expert colombien ancien membre de l'OMS. « Les États membres ont perdu leur confiance dans l'OMS dans la mesure où ils ont trouvé sur différents sujets qu'il n'y avait pas une totale indépendance et neutralité » envers les industries pharmaceutiques, poursuit-il.
Après des débats houleux, ils ont obtenu dans plusieurs cas de reprendre le contrôle sur le choix des experts pour s'assurer qu'il n'y ait plus de doute sur les conflits d'intérêts.
Les pays en développement ont « clairement signifié que l'influence des industries pharmaceutiques dans l'élaboration des politiques (de santé) ne peut pas se substituer à des conseils indépendants, observe un responsable d'Oxfam, Rohit Malpani.
Cette volonté de reprise en main est la conséquence directe de plusieurs affaires mettant en cause l'influence des laboratoires pharmaceutiques sur l'OMS, dont la plus médiatique est la gestion de la grippe H1N1.
Sur la grippe, experts et politiques ont critiqué la façon dont l'OMS a déclenché l'alerte pandémique, le 11 juin 2009, provoquant la production de millions de vaccins et antiviraux dont une partie est restée sur les bras des gouvernements.
Sur ce thème, les ministres de la Santé ont toutefois affiché un soutien appuyé à l'OMS, ne voulant pas ouvrir la porte à plus de critiques dans leur propre pays. Les délégués se sont montrés en revanche virulents sur d'autres points, tels que les maladies négligées ou la lutte contre la contrefaçon de médicaments.
Le scandale sur le rapport devant proposer des modes de financements innovants pour les maladies délaissées par les laboratoires remonte à quelques mois. Selon Médecins sans frontières et M. Velasquez, il y a eu des preuves « que le premier jet du document a fait l'objet de fuites chez des laboratoires pharmaceutiques. Des fuites qui ont conduit la directrice de l'OMS, Margaret Chan, à ouvrir une enquête.
La question sensible a été débattue en réunion spéciale une semaine avant l'ouverture de l'assemblée et au cours de laquelle, « les critiques ont été à nouveau extrêmement virulentes, mais le dossier a été clos dans l'attente des résultats de l'enquête », explique M. Velasquez.
Les débats sur la lutte contre les contrefaçons de médicaments se sont prolongés durant plusieurs jours. L'Inde et le Brésil, au nom de nombreux pays en développement, ont exhorté l'OMS à rompre ses liens avec le Groupe international de lutte contre la contrefaçon de médicaments (Impact), représentant notamment les intérêts pharmaceutiques.
Ils estiment qu'Impact défend les intérêts de ces laboratoires utilisant, selon eux, la lutte contre la contrefaçon pour empêcher la vente de génériques. Ils ont eu gain de cause et une résolution a été votée à l'arraché vendredi soir stipulant que les experts planchant sur ces questions seront proposés par les pays.
« Ce qui compte, c'est le contrôle par les États membres de la politique de l'OMS » , s'est félicité le Brésil.
« Désormais, les pays ne donnent plus carte blanche à l'organisation (...), j'espère que l'OMS va en tirer les leçons », a conclu M. Velasquez.
Les États membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lui ont lancé un avertissement clair lui signifiant qu'ils comptaient reprendre la main sur le processus décisionnel après plusieurs mises en cause des liens de l'OMS avec l'industrie pharmaceutique, rapporte Alexandra Troubnikoff, de l'AFP.Affichant un soutien sans faille le premier jour...

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