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Couvre-feu à Bangkok où l'étau se resserre autour des "chemises rouges"

Les autorités thaïlandaises ont resserré encore dimanche l'étau autour des manifestants antigouvernementaux en imposant un couvre-feu dans les quartiers de Bangkok où 24 personnes ont été tuées lors de violents affrontements depuis jeudi soir.

Alors qu'un calme précaire régnait dimanche sur la capitale, un leader des "chemises rouges" a par ailleurs lancé un appel solennel au roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, qu'il a présenté comme le "seul espoir" pour régler une crise qui s'éternise et pour laquelle aucune issue ne se dessine.

"Nous ne pouvons considérer d'autre possibilité" que "d'en appeler à la bonté" du roi, a déclaré Jatuporn Prompan à la presse.

Agé de 82 ans et hospitalisé depuis septembre, Bhumibol Adulydej ne s'est pas publiquement exprimé sur la crise depuis qu'elle a éclaté, à la mi-mars.

Mais le monarque, que certains Thaïlandais considèrent comme un demi-dieu, a déjà joué un rôle majeur pour apaiser des crises politiques durant les 60 ans de son règne. Ce fut le cas notamment en 1992, lorsqu'il fit s'agenouiller des leaders des manifestants et de l'armée, mettant immédiatement fin à une crise sanglante.

Le responsable des "rouges" en a appelé au roi alors que la situation devient de plus en plus difficile pour les milliers de femmes et d'hommes qui occupent le quartier commercial de Ratchaprasong, en plein centre-ville, pour réclamer des élections générales anticipées.

L'armée a engagé jeudi un blocus de cette zone, en bloquant ses accès et en coupant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture.

Depuis lors, les soldats ont tiré à plusieurs reprises dans les rues, tandis que des protestataires les harcelaient à l'aide de cocktails molotov ou d'engins incendiaires, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les militants "rouges" représentent la grande majorité des 24 morts et des quelque 200 blessés, la plupart par balles, recensés ces trois derniers jours. Aucun soldat n'a été tué, selon les services de secours.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a de nouveau appelé dimanche les manifestants à lever le camp en les avertissant que les opérations militaires allaient se durcir.

Le porte-parole de l'armée, Sunsern Kaewkumnerd, a précisé peu après que le couvre-feu allait être imposé dans "certains quartiers de Bangkok" afin de permettre "à la police et aux soldats d'identifier clairement les terroristes".

De leur côté, les protestataires se disent prêts à affronter un éventuel assaut général des forces de l'ordre, après avoir érigé des barricades de barbelés, de pneus arrosés de kérosène et de bambous autour de la zone de plusieurs kilomètres carrés.

Le regain de violence de ces derniers jours a contraint le pouvoir à différer d'une semaine la rentrée scolaire à Bangkok, qui devait avoir lieu lundi après les congés annuels. "Je sais que les parents sont préoccupés par la sécurité" de leurs enfants, a indiqué Abhisit.

Des écoles internationales vont également rester fermées dans les prochains jours tandis que des sociétés ont été contraintes de déménager temporairement leurs bureaux, situés dans la "zone rouge", dans des quartiers plus calmes de la capitale.

Les Etats-Unis ont été le premier pays à ordonner samedi l'évacuation du personnel non essentiel de leur ambassade à Bangkok et à formellement déconseiller aux Américains de se rendre dans le royaume.

Sans prendre de telles mesures, d'autres pays, comme la Chine, ont exprimé leurs "vives préoccupations" face à la dégradation de la crise, qui a déjà fait 54 morts et plus de 1.600 blessés depuis la mi-mars.

Les manifestations avaient été lancées par des partisans de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, qui jugent le gouvernement Abhisit illégitime et l'accusent de servir les élites de Bangkok.

Les autorités thaïlandaises ont resserré encore dimanche l'étau autour des manifestants antigouvernementaux en imposant un couvre-feu dans les quartiers de Bangkok où 24 personnes ont été tuées lors de violents affrontements depuis jeudi soir.
Alors qu'un calme précaire régnait dimanche sur la capitale, un leader des "chemises...