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Moyen Orient et Monde - Religion

Le scandale de la pédophilie n’a pas affaibli le pape, affirme le Vatican

Quelque 500 000 fidèles ont assisté à la messe célébrée par Benoît XVI à Fatima.

Le parvis de Fatima était noir de monde hier. Une affluence monstre qui confirme l’appui des fidèles au pape en dépit des scandales de pédophilie qui secouent l’Église catholique.Stefano Rellandini/Reuters

Les fidèles catholiques ont massivement participé hier à la messe célébrée par Benoît XVI à Fatima (centre-ouest du Portugal) prouvant ainsi, selon l'Église, que le peuple chrétien soutient son pape face à la crise des scandales pédophiles. Pour le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, cette affluence montre que le scandale des abus sexuels n'a pas « affaibli » le soutien des fidèles au pape, un fait qu'il a jugé « très encourageant ».
Selon le porte-parole de l'épiscopat portugais, le père Manuel Morujao, « environ un demi-million » de personnes ont assisté au service religieux, soit « plus qu'en 2000 », lors du dernier pèlerinage de Jean-Paul II à Fatima. « Les chrétiens ont voulu envoyer un message et dire que le pape, et celui-ci en particulier, est très aimé », a déclaré à l'AFP le père Morujao. « En ce qui concerne la crise et les scandales, le peuple a voulu montrer qu'il sait faire la distinction entre les exceptions (des affaires de pédophilie dans le clergé) et la très grande majorité des prêtres », a-t-il estimé. La présence d'un demi-million de personnes a ensuite été confirmée par le porte-parole du Vatican. « Les chiffres (...) sont de 500 000 personnes présentes à Fatima », a déclaré le père Lombardi, citant notamment la police. Le pape « est très content et a été très touché par l'affluence », a-t-il souligné. Selon les forces de sécurité, l'esplanade du sanctuaire de Fatima, d'une capacité de 300 000 personnes, était « bondée » et des dizaines de milliers de pèlerins « ont dû être bloqués, faute de place », se massant dans les espaces alentour.
De nombreux fidèles avaient passé la nuit sur le parvis, dormant à la belle étoile malgré la pluie et la fraîcheur des températures nocturnes. La messe a débuté peu avant 10h30, après que le pape se fut recueilli dans la chapelle des Apparitions. Juste avant, la statue de la Vierge de Fatima, reposant sur un lit de roses blanches, avait été portée jusqu'à l'autel, précédée d'une procession d'évêques vêtus de blanc, pendant que les pèlerins entonnaient l'Ave Maria. Jean-Paul II, convaincu que la Vierge de Fatima lui avait sauvé la vie lors de l'attentat du 13 mai 1981 à Rome, avait offert au sanctuaire la balle qui l'avait grièvement blessé, aujourd'hui enchâssée dans sa couronne.
« Je suis venu à Fatima pour prier, avec Marie et de nombreux pèlerins, pour notre humanité affligée par des détresses et des souffrances », a dit Benoît XVI dans son homélie. « À la famille humaine prête à sacrifier ses liens les plus saints sur l'autel de l'égoïsme mesquin de la nation, de la race, de l'idéologie, du groupe, de l'individu, notre Mère bénie est venue du ciel pour mettre dans le cœur de ceux qui se recommandent à Elle l'amour de Dieu qui brûle dans le sien », a-t-il dit, en référence au « message » transmis par la Vierge, selon l'Église, à trois petits bergers de Fatima, Jacinta, Francisco et leur cousine Lucia. Selon l'Église, lors d'apparitions répétées, la Vierge a révélé à ces enfants en 1917 trois « secrets », jugés prophétiques de l'histoire du XXe siècle.
Si les deux premiers « secrets » étaient connus depuis le début des années 1940, le troisième n'a été rendu public qu'en mai 2000 lors de la dernière visite de Jean-Paul II à Fatima, la hiérarchie catholique « révélant » alors qu'il prédisait l'attentat contre le pape polonais. Mardi, dans l'avion qui l'amenait au Portugal, Benoît XVI avait élargi « l'interprétation » de ce secret à la lumière de la crise qui secoue l'Église depuis le début, en novembre, de la vague de scandales pédophiles impliquant des membres du clergé, en Europe et partout dans le monde. Le pape avait déclaré « qu'en plus de cette grande vision de la souffrance du pape (...), au-delà de la personne du pape, (...) ce sont des souffrances de l'Église qui sont annoncées ».
Hier, dans son homélie, Benoît XVI a laissé un avertissement : « Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait. » Plus tard, s'exprimant devant les représentants des principales organisations sociales, catholiques ou non, du Portugal, qui, debout, l'ont ovationné, le pape a affirmé que l'avortement et le mariage homosexuel étaient parmi les « défis les plus insidieux et les plus dangereux » d'aujourd'hui. Après avoir légalisé en 2007 l'avortement après un référendum, le Portugal, pays de forte tradition catholique, s'apprête à autoriser le mariage homosexuel sans toutefois permettre aux couples mariés de même sexe d'adopter des enfants.
Les fidèles catholiques ont massivement participé hier à la messe célébrée par Benoît XVI à Fatima (centre-ouest du Portugal) prouvant ainsi, selon l'Église, que le peuple chrétien soutient son pape face à la crise des scandales pédophiles. Pour le porte-parole du Vatican, le père Federico...

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