Malgré ce constat de relative impuissance, la lutte contre les pirates qui s'est intensifiée fin 2008 après une recrudescence des attaques doit continuer, se sont accordés à dire les 32 officiers de différentes marines qui ont pris part au symposium. « À ce stade, il n'y pas d'autre option », a relevé le contre-amiral Tarrant. « Si nous n'agissions pas (...) comment réagiraient les marchés de certaines matières premières, que deviendraient les tarifs des assurances maritimes et la confiance des gens dans leur gouvernement », a ajouté le haut gradé.
Plusieurs opérations des marines sont en cours depuis un an mais la fréquence des attaques contre la marine marchande n'a pas vraiment baissé. Leur nombre a culminé à 217 en 2009, selon le Bureau maritime international (IBM). Entre janvier et mars de cette année, il y a eu 35 attaques, soit 27 de moins par rapport à la même période de l'année dernière. Mais le directeur du bureau, Pottengal Mukundan, craint malgré tout une nouvelle hausse de leur nombre cette année du fait que les pirates opèrent désormais en haute mer. « En fait, le nombre d'attaques est en train d'augmenter », a indiqué le vice-amiral Crane, ajoutant toutefois avoir la conviction qu' « avec la réaction mondiale à la piraterie et le nombre de pays impliqués, elle sera sous contrôle dans un avenir pas trop lointain ». Les marines engagées opèrent sur « une zone très vaste », a relevé le contre-amiral Tarrant. « Les pirates sont de plus en plus audacieux car on a assisté à des attaques à mille miles des côtes somaliennes », a-t-il souligné. « En dépit de la présence de toutes ces marines, environ 28 à ma connaissance, vous ne pouvez pas tout protéger », a-t-il ajouté.
Une force conduite par les États-Unis, une européenne, une autre de l'OTAN et les marines russe, chinoise, indienne, iranienne notamment sont présentes, mais elles n'opèrent pas sous commandement unifié. « Je pense qu'on ferait un meilleur travail si on agissait comme un seul groupe international », a estimé le vice-amiral Crane. Cet expert a regretté l'absence de cadre légal pour juger les personnes capturées.
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