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Lifestyle - Cinéma

Un Robin des Bois atypique ouvre le 63e Festival de Cannes

Le ministre italien de la Culture a annulé sa venue sur la Croisette en raison de la diffusion de « Draquila », un documentaire très critique de Berlusconi.

Les acteurs Cate Blanchett et Russell Crowe posant pour les photographes avant le début de la cérémonie d’ouverture.     Christian Hartmann/Reuters

Robin des Bois, film à grand spectacle et premier jalon d'une présence américaine clairsemée, a ouvert hier le 63e Festival de Cannes et dépeint le héros d'avant la légende. Le cinéaste britannique Ridley Scott, auteur, entre autres d' Alien, de Blade Runner et de Gladiator, est aux commandes de cette énième déclinaison du héros au grand cœur de la forêt de Sherwood, auquel Russell Crowe prête ses traits et son jeu énergique.
Ce Robin des Bois est intéressant en ce qu'il est en fait un préambule à la légende. En un peu plus de deux heures, il donne le contexte, les conditions et les événements qui aboutiront à la naissance du bandit qui détrousse les riches pour donner aux pauvres. Russell Crowe, paupières lourdes, cheveux courts et raides, n'a rien du sémillant bandit au grand cœur campé, avant-guerre, par Errol Flynn, un Australien comme lui, dans un film de Michael Curtiz, un cinéaste hongrois émigré à Hollywood, au Technicolor flamboyant. Il n'a aussi que peu de ressemblance avec Kevin Costner, qui avait repris le rôle au début des années 90. Ce Robin des Bois-là, moins bondissant que son prédécesseur en collants verts, revenait de croisade pour redresser les torts en compagnie d'un chevalier maure interprété par Morgan Freeman. « Il y a déjà eu tant de versions filmées de Robin des Bois. Mais j'ai le sentiment qu'aucune n'est vraiment satisfaisante eu égard à l'élément humain du personnage, a déclaré Russell Crowe hier en conférence de presse, avant le début de la cérémonie. Je voulais découvrir quelles étaient les véritables motivations de l'altruisme de ce personnage. » Le cinéaste Ridley Scott ne participait pas à la conférence de presse en raison d'une opération au genou qui l'a tenu éloigné de Cannes.
Le hors-la-loi interprété par Crowe est vieilli. C'est un homme mûr, un simple archer qui a accompagné Richard Cœur de Lion en Palestine et qui tente, tant bien que mal, de survivre. C'est encore un soldat opportuniste qui saisira au vol la chance qui se présente à lui de retourner en Angleterre en usurpant l'identité d'un chevalier - sir Robert Loxley - décédé dans des conditions peu catholiques. Il rencontrera Marianne de Loxley, l'épouse du défunt chevalier jouée par l'actrice australienne Cate Blanchett, et s'ensuivront divers péripéties et combats, figures obligées de l'imaginaire attaché à un personnage légendaire, dont la tradition écrite semble remonter aussi loin que le IXe siècle.
Par ailleurs, la politique s'est invitée hier au Festival de Cannes, qui s'est officiellement ouvert hier soir, en l'absence du réalisateur iranien Jafar Panahi, emprisonné dans son pays. Le fauteuil qu'aurait dû occuper le cinéaste, qui avait été invité par le festival à rejoindre son jury, est resté symboliquement vide sur l'estrade de l'auditorium du palais des festivals pendant la cérémonie présidée par l'actrice britannique Kristin Scott Thomas.
La polémique s'est aussi invitée avec la défection annoncée du ministre italien de la Culture. Froissé par la diffusion hors compétition de Draquila, un documentaire de Sabina Guzzanti très critique sur la gestion du séisme de l'Aquila par le gouvernement de Silvio Berlusconi, il a annulé sa venue sur la Croisette.
Dans un festival qui ne déroge pas à la tradition mêlant paillettes et réalités politiques et économiques, cette édition est également marquée par une autre polémique, celle liée au film de Rachid Bouchareb Hors-la-loi, en lice pour la Palme d'or avec 18 autres longs-métrages du monde entier. Ce film, qui réunit la même distribution (hormis Samy Nacéri) qu' Indigènes primé sur la Croisette en 2006, suit, de la fin des années 1930 à l'indépendance algérienne en 1962, le destin de trois frères à travers les tumultes de l'histoire franco-algérienne. Il a été accusé de « falsifier l'histoire » par le député français UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, rejoint par l'extrême droite, des associations de harkis, d'anciens combattants et de pieds noirs qui ont prévu de manifester le 21 mai, jour de sa projection.
Mais au-delà des polémiques et des débats que ne manqueront pas de susciter d'autres films en prise avec la crise financière (Inside Job), la guerre en Irak (Route Irish de Ken Loach, Fair Game de Doug Liman) ou le terrorisme (Carlos d'Olivier Assayas), l'heure était aussi à la fête hier, sous une Croisette enfin ensoleillée.
Après la projection hors compétition du spectaculaire Robin des Bois dans lequel l'Australien Russell Crowe campe le légendaire héros médiéval de la littérature anglaise, le dîner officiel d'ouverture devait être suivi d'une fête annoncée comme somptueuse sur la plage du Majestic.
Jeudi, place à la compétition. Le maître de l'animation et du baroque Tim Burton, président du jury cette année, et ses huit jurés, dont les comédiens Benicio Del Toro, Giovanna Mezzogiorno et Kate Beckinsale, l'écrivain Emmanuel Carrère, le musicien Alexandre Desplat et le réalisateur Victor Erice, devront trancher entre les œuvres présentées pour la Palme d'or. Woody Allen, Takeshi Kitano, Alejandro Gonzalez Inarritu, Nikita Mikhalkov ou Ken Loach sont entre autres attendus à Cannes.
Robin des Bois, film à grand spectacle et premier jalon d'une présence américaine clairsemée, a ouvert hier le 63e Festival de Cannes et dépeint le héros d'avant la légende. Le cinéaste britannique Ridley Scott, auteur, entre autres d' Alien, de Blade Runner et de Gladiator, est aux commandes de cette énième...

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