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Économie - Taxes

Grande Bretagne : un budget qui tire sur les banques à tous les étages

Après sa taxe antibonus créée l'an dernier, le gouvernement britannique a encore pris les banques pour cible dans son dernier budget, avec l'annonce d'une série de mesures qui les frappera à différents niveaux, et en défendant la mise en place d'une taxe mondiale spécifique.
Après avoir versé des dizaines de milliards de livres pendant la crise, le chancelier (ministre des Finances) Alistair Darling s'est cette fois félicité que la taxe temporaire de 50 % sur les bonus des banquiers introduite l'an dernier ait déjà rapporté 2 milliards de livres (2,2 milliards d'euros), soit deux fois plus que ce qu'il avait prévu en décembre.
Il s'est également vanté qu'elles aient déjà reversé « plus de 8 milliards de livres » à l'État en commissions et frais divers, en attendant qu'il récupère totalement sa mise, en revendant les participations acquises dans plusieurs groupes du secteur.
À sa demande, les banques partiellement nationalisées RBS et LBG vont devoir en plus gonfler leurs prêts aux entreprises à 94 milliards de livres cette année, dont la moitié seront destinés aux PME, auxquelles elles avaient prêté 38 milliards l'an dernier. Le chancelier veut aussi favoriser la concurrence au sein du secteur bancaire, fortement réduite en raison de la crise du crédit qui a entraîné la disparition de nombreux acteurs par fusion ou rachat.
Cinq nouveaux groupes se sont lancés sur le marché bancaire britannique, ou s'apprêtent à le faire, et le ministre va encourager ce mouvement en demandant au régulateur du secteur, la FSA, d'accélérer la procédure d'agrément des établissements de crédit.
Alistair Darling a aussi promis d'obliger les banques à permettre à tout citoyen d'ouvrir un compte courant de base, pour lutter contre l'exclusion bancaire.
Enfin, le ministre a réaffirmé le soutien du gouvernement à une « taxe internationale sur les risques systémiques » des banques, pour qu'elles « payent une contribution juste à la société », une idée qui avait été défendue par le premier ministre Gordon Brown en personne dès l'automne dernier.
Sur ce plan, le ministre des Finances est toutefois allé moins loin que les conservateurs (principal parti d'opposition), qui se sont engagés à mettre en place une telle taxe quoi qu'il arrive s'ils remportent les élections législatives, attendues dans un mois et demi, accord international ou pas.
M. Darling a en effet répété que le Royaume-Uni ne pouvait adopter tout seul une telle mesure, car cela lui ferait perdre « des milliers d'emplois, pas seulement à Londres mais dans tout le pays ».
Ces annonces ont été très mal reçues dans la City. La Fédération britannique des banques, la BBA, a vilipendé dans un communiqué au ton glacial « un budget concocté avec les élections en ligne de mire ». Elle a notamment rappelé que le secteur financier « génère toujours une part importante des sommes que le chancelier est en mesure de dépenser », avec plus de 24 milliards de livres payées chaque année au Trésor britannique, si l'on inclut ce que lui versent leurs employés au titre de l'impôt sur le revenu.
« Nous ne savons que trop bien que taxer les banques permettrait (au gouvernement) de gagner en popularité à court terme, mais le Trésor n'a pas répondu au principal problème, qui est le coût supplémentaire qu'une taxe ferait subir aux particuliers et aux entreprises », dans la mesure où les banques finiraient par la répercuter sur leurs tarifs, a souligné la BBA.
Même sur la lutte contre l'exclusion bancaire, la BBA s'est montrée très critique, estimant que dans les faits, tout le monde pouvait déjà ouvrir un compte, et disant douter que cette garantie légale apportera quoi que ce soit aux consommateurs.
Après sa taxe antibonus créée l'an dernier, le gouvernement britannique a encore pris les banques pour cible dans son dernier budget, avec l'annonce d'une série de mesures qui les frappera à différents niveaux, et en défendant la mise en place d'une taxe mondiale spécifique.Après avoir versé des dizaines de milliards...

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