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Économie - Liban - Combustibles

La grogne sociale monte face à la flambée du prix de l’essence

Le prix des 20 litres d'essence a frôlé hier le seuil des 34 000 livres, non sans susciter une vague de réactions, certaines voix appelant à l'organisation de manifestations et de grèves pour faire face à cette hausse.

La tension est montée hier d'un cran dans les milieux syndicaux et parmi les citoyens à l'annonce de la nouvelle hausse des prix à la pompe. En effet, le prix du bidon d'essence 98 octanes a atteint hier un pic, à 33 700 livres, tandis que celui des 20 litres d'essence 95 octanes s'est élevé à 33 000 livres, augmentant ainsi de 600 et 500 livres respectivement. Il s'agit désormais de la quatrième hausse depuis un mois, le prix de l'essence ayant en effet grimpé de 1 700 livres depuis le 24 février dernier. Sur les 15 derniers mois, celui-ci a bondi de 43 % en moyenne.
Hier, les prix des autres combustibles ont également progressé, le prix du mazout, dont la subvention à hauteur de 3 000 livres par l'État a été récemment levée, ayant augmenté de 400 livres, tandis que celui du bidon de kérosène domestique a grimpé de 200 livres.
Cette hausse, due à un rebond des cours mondiaux (le prix du baril de pétrole s'étant établi à 80 dollars), est également le résultat du rétablissement par le gouvernement, en octobre 2008, de la taxe sur l'essence, à près de 10 000 livres par bidon.
Autrefois flottante, cette taxe avait été fixée dans le but de profiter du contexte mondial de chute du cours pétrolier, au lendemain de la crise mondiale, et d'augmenter ainsi les recettes du Trésor tout en minimisant l'impact sur le consommateur. Sur le plan budgétaire, l'objectif a été plutôt atteint, les recettes provenant des droits d'accise sur l'essence ayant totalisé plus de 660 millions de dollars sur l'ensemble de l'année 2009, contre 74,5 millions de dollars en 2008, enregistrant ainsi une croissance de 790 % sur un an.
Du côté du consommateur, l'impact s'est toutefois avéré beaucoup plus grave que prévu, en raison de la hausse progressive du cours du pétrole depuis le rétablissement de la taxe. Celui-ci a en effet plus que doublé depuis la fameuse dégringolade des cours mondiaux, passant d'un minimum de 35 dollars à plus de 80 dollars aujourd'hui. L'effet s'est d'ailleurs vite fait sentir, d'autant plus que le montant de la TVA, auquel s'ajoute celui de la taxe fixée par l'État, augmentait au fur et à mesure que le prix de base de l'essence était revu à la hausse.
Au total, l'État perçoit aujourd'hui pour chaque 20 litres d'essence près de 13 000 livres sous forme de taxes, soit plus de 40 % du prix du bidon, selon des sources informées.

Vagues d'indignations
Hier, les réactions à cette flambée des prix des combustibles se sont succédé. Le président de l'Union des syndicats des travailleurs au Liban, Maroun el-Khaouli, a ainsi mis en garde contre les répercussions sociales engendrées par cette hausse, soulignant que « le prix atteint par le bidon d'essence a désormais semé l'étonnement et la consternation parmi la population ». Il a appelé le gouvernement à baisser le montant de la taxe sur l'essence dans les plus brefs délais « sans se cacher derrière des motifs financiers ». « Il n'est pas normal de continuer à appliquer une taxe aussi élevée sur l'essence dans un pays où il n'existe aucune structure appropriée de transport public et où le citoyen croule déjà sous le poids de problèmes socio-économiques », a-t-il ajouté.
M. Khaouli a, en outre, exprimé son étonnement quant à l'approbation par le ministre Gebran Bassil d'une telle augmentation, rappelant que ce dernier appartient à un bloc parlementaire qui avait soumis un projet de loi visant à libéraliser le prix de l'essence et à l'exempter de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ainsi que des autres impôts.
Le président de la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL), Ghassan Ghosn, a, de son côté, dénoncé la « politique d'appauvrissement » suivie par le gouvernement, déplorant à cet égard la poursuite de la hausse des prix de l'essence et d'autres produits sur le marché. M. Ghosn a indiqué avoir sollicité des rendez-vous auprès des présidents de la République, Michel Sleiman, du gouvernement, Saad Hariri, et du Parlement, Nabih Berry, pour discuter de ce sujet, ajoutant que la CGTL tiendra une réunion le 31 mars pour examiner les mesures à prendre. Il n'a pas écarté l'éventualité de l'organisation d'une manifestation importante ou de l'appel à une grève générale.
Enfin, le président de l'Union des syndicats du transport terrestre, Abdel Amir Najda, a appelé les chauffeurs de taxi à l'organisation de manifestations et de grèves pour faire face à cette flambée de prix. « Les paroles n'ont plus leur place au sein de ce long feuilleton de hausse continue des prix de l'essence », a-t-il souligné, appelant les Libanais à passer à l'action...
La tension est montée hier d'un cran dans les milieux syndicaux et parmi les citoyens à l'annonce de la nouvelle hausse des prix à la pompe. En effet, le prix du bidon d'essence 98 octanes a atteint hier un pic, à 33 700 livres, tandis que celui des 20 litres d'essence 95 octanes s'est élevé à 33 000 livres, augmentant ainsi de...

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