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Iran : l'UE prête à des sanctions unilatérales faute d'accord à l'ONU

L'Union européenne est désormais prête à imposer de son propre chef des sanctions renforcées contre l'Iran sur son programme nucléaire, faute d'accord à l'ONU où la Chine reste très réticente, ont indiqué dimanche des ministres européens.

Interrogé par des journalistes, en marge d'une réunion de chefs de la diplomatie de l'UE en Finlande, pour savoir si un consensus existait à présent sur des sanctions européennes unilatérales le cas échéant, le ministre français Bernard Kouchner a répondu : "globalement, oui".

"Mais nous devons discuter de quel type de sanctions", a ajouté le ministre, dont le pays est un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et du groupe des six puissances qui négocient sur le dossier nucléaire de l'Iran, un pays soupçonné de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme civil.

Son homologue finlandais Alexander Stubb a abondé dans ce sens dimanche, après avoir déjà parlé samedi de l'existence d'une "consensus suffisant" au sein de l'UE sur la question.

Si la voie diplomatique échoue avec Téhéran "nous irons vers des sanctions de l'ONU", a-t-il dit à la presse.

Et "faute d'accord (au Conseil de sécurité de l'ONU), je pense qu'il y a un consensus qui émerge à l'intérieur de l'UE pour prendre certaines mesures unilatérales du côté européen", a ajouté le ministre.

C'est la première fois que les responsables européens font état aussi clairement d'une telle disposition, qui avait été encore récemment écartée par plusieurs pays à Bruxelles.

Toutefois, selon un diplomate, l'unanimité des Européens n'est pas encore acquise. "La Suède en particulier est très réservée", a-t-elle indiqué.

"Dans le même temps, le plus probable aujourd'hui est qu'on parvienne à un accord au Conseil de sécurité de l'ONU sur des sanctions modérées contre l'Iran, ce qui éviterait à l'UE de devoir y aller seule", a-t-elle ajouté.

Selon le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, "les Etats-Unis devraient présenter un projet de résolution fin mars" et il "faudra encore quelques mois" pour espérer un accord, ce qui est "un délai raisonnable".

Actuellement, seule la Chine, parmi les membres permanents du Conseil de sécurité, reste opposée à de nouvelles mesures contre Téhéran.

Le Conseil a déjà adopté cinq résolutions, dont trois assorties de sanctions, pour exiger de l'Iran qu'il suspende ses activités nucléaires sensibles, notamment l'enrichissement de l'uranium. Téhéran les a toutes ignorées.

Si le détail d'éventuelles sanctions européennes n'est pas encore clarifié, "le consensus général est aussi de ne pas cibler la population", a souligné M. Kouchner.

L'idée est "de cibler l'économie, les banques, les compagnies d'assurance, les visas de certaines personnes particulières", a souligné M. Kouchner.

Mais d'abord nous devons consacrer notre énergie et notre temps à obtenir une résolution au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, et nous y travaillons", a-t-il insisté.

La Turquie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, également présent en Finlande, a lui signifié à l'UE son rejet de sanctions.

"Il est important de poursuivre les efforts diplomatiques pour résoudre cette question car nous ne voulons pas avoir de nouvelles tensions dans la région", a-t-il dit.

L'Union européenne est désormais prête à imposer de son propre chef des sanctions renforcées contre l'Iran sur son programme nucléaire, faute d'accord à l'ONU où la Chine reste très réticente, ont indiqué dimanche des ministres européens.
Interrogé par des journalistes, en marge d'une réunion de chefs...