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Culture - Correspondance

L’architecture new look des garages

Pour que le parking ne soit plus un casse-tête doublé souvent d'une apparence aux antipodes de l'esthétisme, les grands architectes d'aujourd'hui veulent en faire des espaces plus accueillants et intégrés dans un environnement harmonieux.

Une murale de mosaïque pour le garage d’une station d’autobus.

«Depuis l'origine des choses, l'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence...», dixit Victor Hugo qui, certainement, se référait à de grandes réalisations. Et sûrement pas à une quelconque entreprise du commun des mortels, par exemple un parking, qui est le parangon même de l'antiesthétisme. Or ce genre d'espace fait actuellement l'objet d'une exposition intitulée «l'Habitat des voitures: innovation des parkings» et organisée par le National Building Museum à Washington. L'une de ses responsables nous précise: « Le parking est loin d'avoir une réputation brillante, et cette exposition est destinée à montrer son évolution et ses potentialités. Elle donne à voir des spécimens au design minutieusement élaboré dans le but d'ajouter une note de créativité aux tracés des rues. C'est aussi là une invite à concevoir des types de parkings pour le futur, qui répondent aux demandes et qui soient également agréables à l'œil. »
Elle rappelle que des architectes célèbres (notamment Frank Lloyd Wright, Eero Saarinen...) ont signé ce genre de plans que l'on peut voir dans cette exposition qui s'ouvre sur les photographies des premiers parkings, dont l'un datant de 1907 et sis au centre de Washington. Il était réservé aux seuls résidents de ce quartier.

Clé du développement
Plus tard, pour gagner plus d'espace, on a installé, à l'intention du grand public, des garages à plusieurs niveaux, accessibles par un système de pentes. La section technique invite à tester le système des rampes et à découvrir des plans et des brevets d'invention architecturaux, dont l'automatisation des monte-charges dans les années 50. Cette dernière période est aussi illustrée par des répliques de divers dispositifs, de même que d'une machine à estampiller et d'un uniforme d'un gardien des lieux. Un film datant de cette époque a été réalisé pour promouvoir les parkings, considérés comme la clé du développement urbain. Une troisième galerie est consacrée à des planches et à des dessins visualisant la manière dont les parkings ont inspiré la culture populaire à travers les ans. De là, on passe à ce que promet d'être le futur : prototypes de « garages verts », aussi bien que des solutions pour le dégorgement : espaces plus étudiés et plus sains, intégration dans le paysage urbain et design haut de gamme. Pour gommer le concept de garage-dépôt, fourre-tout et coupe-gorge.
On est bien loin aujourd'hui des premiers jours de l'automobile qui, dès son apparition, avait commencé à véhiculer la question de son parcage. En ces temps, beaucoup de gens pouvaient avoir des voitures, mais c'était un privilège que de garer la sienne dans des lieux adéquats. Pour cela, il fallait être un mâle blanc. En étaient donc bannis, les femmes blanches et les Noirs tous sexes confondus. Cela relevait du club pour hommes. Plus tard, on a prévu dans les structures souterraines un étage de parking pour femmes par mesure de sécurité, alors que la ségrégation était toujours en cours avec des parkings pour Noirs. La loi contre la discrimination raciale, décrétée dans les années 60, a mis le holà à ce traitement engendrant d'autres priorités, pour le bien général cette fois : celles données aux handicapés et aux femmes enceintes.
«Depuis l'origine des choses, l'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence...», dixit Victor Hugo qui, certainement, se référait à de grandes réalisations. Et sûrement pas à une quelconque...

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