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Culture - Performance

Pas un roman, mais une belle histoire

« Le chemin de la belle étoile » est une histoire vécue qui se joue, se chante, se danse et se partage. Un spectacle signé Yannick Jaulin et Sébastien Bertrand, et qui a lieu au théâtre Monnot* les 25, 26 et 27 février.

Sébastien Bertrand: une longue histoire de retrouvailles avec le Liban.  (Michel Sayegh)

C'est un long chemin que Sébastien Bertrand va accomplir en décidant de revenir au Liban. Un chemin à l'inverse. Comme s'il retournait les aiguilles d'une montre pour mieux régler le temps. Et ce parcours, il le livre en chansons, en textes, en danse et en musique aux sons de l'accordéon, à un public qu'il se veut sien. Mais par où commence cette histoire vraie qui semble être un roman ?
«Tout a commencé, avoue Bertrand, par le jour où j'ai été assister à la pièce de Wajdi Mouawad, Forêts, et dans laquelle jouait mon ami Yannick Jaulin, comédien et conteur. À la fin de la pièce, j'étais remué, bouleversé et je voulais faire part à mon copain de mes états d'âme.»

En paroles et en musique
L'accordéoniste de Vendée, fils de Jean-Pierre Bertrand, issu du Marais breton et collecteur de la mémoire des personnes âgées et de la musique traditionnelle, allait enfin faire part de cet aveu à Jaulin. «Que j'avais été adopté à l'âge de neuf mois par une famille française et que je venais effectivement d'une terre lointaine, puisque c'était la crèche Saint-Vincent-de-Paul qui m'avait recueilli au Liban », intervient le musicien.
Ayant longtemps rejeté l'histoire de ses origines au fond de lui-même, voilà que celle-ci rejaillit à la surface, en flots et en émotions désordonnées, grâce aux textes de Mouawad qui évoquent l'identité, les racines et les liens de sang.
Plus tard, en 2008, invité par Paul Mattar pour le Festival du conte, Yannick Jaulin va emmener Sébastien Bertrand avec lui sur la terre libanaise. Ce n'était pas autant cette quête des parents qui l'avaient mis au monde que le fait de sentir le sol sur lequel il avait vu le jour qui l'importait et revoir cette crèche qui l'avait
accueilli.
Il fallait raconter tout cela, le dire par des mots et par ce refrain dans la tête. Comme des balbutiements qui, soudain, prenaient forme. «De retour en France, l'idée du spectacle va germer dans mon esprit, poursuit le musicien. À l'heure où partout dans le monde on parle d'identité, il fallait partager avec les autres cette réflexion sur la dualité des identités et sur les liens du sang et du sol.»
Le chemin de la belle étoile est donc cet ensemble de textes inspirés de l'histoire de Sébastien Bertrand, écrits par Yannick Jaulin, «qui a fait un véritable travail d'enquêteur auprès de mon entourage », dit l'accordéoniste, «alors que la musique est issue de cette dualité de cultures que je porte en moi. Si nous regardons plus loin que nos identités fermées et nos a priori, tout peut-être possible», semble dire Bertrand qui veut se laisser rattraper lentement et tranquillement par son passé. «J'aurais pu participer militairement aux conflits du Liban puisque je suis né en 1973. Au lieu de cela, je me suis retrouvé avec un accordéon à partager ma musique et mes paroles en France.» Comme quoi, le destin de quelqu'un «ce n'est finalement pas grand-chose», conclut-il.
Le chemin de la belle étoile (nom de la rue où a grandi Bertrand) est ce conte de retrouvailles et cet hommage vibrant aux responsables des orphelinats qui travaillent dans l'ombre et qui, sans le savoir, tracent le destin de milliers d'enfants abandonnés...
Qui se retrouvent finalement un jour.

* Théâtre Monnot. Réservations au 01/202422.

 

Fiche technique
Création musicale : Sébastien Bertrand.
Auteur, dramaturgie et écriture : Yannick Jaulin.
Mise en scène et suivi artistique : Valérie Puech.
Distribution : Sébastien Bertrand, accordéon diatonique, narration, chant et danse.

C'est un long chemin que Sébastien Bertrand va accomplir en décidant de revenir au Liban. Un chemin à l'inverse. Comme s'il retournait les aiguilles d'une montre pour mieux régler le temps. Et ce parcours, il le livre en chansons, en textes, en danse et en musique aux sons de l'accordéon, à un public qu'il se veut sien. Mais par où...

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