Rechercher
Rechercher

Liban

Geagea : Nul n’a mandaté Nasrallah à définir un plan de confrontation avec Israël

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a répondu au dernier discours de Nasrallah, soulignant que le Hezbollah n'a d'autant pas le droit d'entraîner unilatéralement le pays dans une logique de confrontation globale avec Israël que son action est liée dans une large mesure à la stratégie du waliy el-faqih iranien.

« Les Libanais qui ont voté le 7 juin ont-ils mandaté Nasrallah pour qu’il définisse un programme de confrontation globale ? » s’est interrogé M. Geagea. Photo Émile Eid

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a tenu hier au siège des FL, à Meerab, une conférence de presse au cours de laquelle il a répondu au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a menacé de bombarder les infrastructures, les réseaux routiers, les usines, l'aéroport et les centrales électriques de l'État hébreu en cas de nouvelle agression israélienne contre le Liban.
M. Geagea a commencé par souligner qu'il aurait souhaité que le but de sa conférence de presse soit d'évoquer les problèmes de la vie quotidienne du citoyen. « Mais non, a-t-il déploré sur ce plan, nous devons plutôt parler de guerre. Cela fait plus de trente ans que nous allons de guerre en guerre, de confrontation en confrontation, de situation instable en situation instable. Les seuls moments de répit que nous avons eus se manifestent entre une conjoncture instable et une autre. Trente-cinq ans de guerres ne suffisent-ils pas aux citoyens libanais ? Le Libanais n'a-t-il pas le droit de mener une vie normale et sereine ? »
Commentant les menaces de Nasrallah portant sur le bombardement des infrastructures israéliennes en cas de nouveau conflit, le leader des FL s'est élevé contre le fait que le secrétaire général du Hezbollah ait pris l'initiative unilatérale de définir un plan de confrontation globale avec l'État hébreu, soulignant que nul n'a mandaté Nasrallah de déterminer les bases d'une confrontation « avec Israël ou avec tout autre pays, quel qu'il soit ». « Il y a quelques mois, a-t-il rappelé à ce propos, les Libanais ont voté et ont accordé leur mandat à un Parlement, et à travers lui à un gouvernement pour gérer les affaires du pays. Cela me rappelle le slogan "Où est mon vote ?" », a souligné M. Geagea qui a poursuivi : « Les Libanais qui ont voté le 7 juin ont-ils mandaté Nasrallah pour qu'il définisse un programme de confrontation globale ? Le Hezbollah s'est octroyé un droit sans que nul ne l'autorise à le faire. »
Après avoir rappelé que des décisions secondaires, telles que l'octroi d'un don ou d'une aide à l'État, nécessitent l'aval du Conseil des ministres, M. Geagea a ajouté : « Lorsqu'il s'agit de procéder à des nominations ou de prendre des décisions similaires, ils insistent pour que les décisions soient prises sur une base consensuelle, mais ils ont vite fait d'oublier le principe du consensus lorsqu'il s'agit d'évoquer le problème de la confrontation globale. » Et le leader des FL d'affirmer que le comportement de Nasrallah a pour effet de donner aux États étrangers l'impression que le Liban est un pays ingouvernable. « Quelle impression auraient des dirigeants étrangers si, à titre d'exemple, le gouverneur Arnold Schwarzenegger définissait, d'une manière unilatérale, une stratégie de confrontation globale avec la Chine ? »
Et le leader des FL de se demander à quoi sert encore la conférence de dialogue puisque Nasrallah a défini d'emblée, dans le moindre détail, une stratégie de confrontation avec Israël. Réaffirmant une fois de plus que la décision de guerre et de paix doit être du seul ressort du gouvernement, M. Geagea a invité Nasrallah à charger ses ministres de saisir le Conseil des ministres de sa proposition de confrontation pour que le gouvernement puisse se prononcer à ce propos.

Le rapport avec le waliy el-faqih
M. Geagea a par ailleurs souligné que le problème qui se pose avec le Hezbollah réside dans le fait qu'il ne représente pas une résistance exclusivement libanaise. « Hassan Nasrallah a lui-même déclaré que son parti est celui du waliy el-faqih, a rappelé le leader des FL. Lorsque le lien entre le waliy el-faqih et le bras armé du Hezbollah sera rompu, le problème aura été résolu car dans le contexte régional et international actuel, il existe une confrontation entre l'Occident et l'Iran du waliy el-faqih, et de ce fait, toute initiative du Hezbollah s'inscrit dans ce cadre (iranien) et non pas dans un cadre libanais. »
Le leader des FL a dénoncé d'autre part le cycle infernal des guerres successives, des bombardements et des destructions sans fin et sans horizons. « La guerre de 2006 s'est traduite par des destructions et des bombardements de part et d'autre. Et après ? Où avons-nous abouti ? s'est-il interrogé sur ce plan. Le conflit israélo-arabe ne date pas d'hier et le concept de la résistance ne date pas d'hier. En 1973, Israël a subi d'importantes pertes, 2 500 militaires israéliens ont été tués et 9 000 blessés, 1 000 blindés israéliens ont été détruits ou endommagés, 100 avions ont été abattus. Et après, que s'est-il passé ? Si on me disait que le Liban sera entièrement détruit et qu'en contrepartie on aboutira à la libération de la moitié de la Palestine, je serais alors le premier à donner mon aval. Mais s'il s'agit d'enclencher des cycles de bombardements et de destructions pour n'aboutir à aucun résultat, alors ce n'est pas acceptable. »
M. Geagea a souligné à ce propos que la voie diplomatique peut parfois aboutir à des résultats. « Pour la première fois, les Américains affirment publiquement qu'il sont opposés à l'implantation des Palestiniens au Liban, a-t-il déclaré. Cette position est le fruit d'un intense travail de lobbying effectué par le gouvernement Siniora et par les pôles du 14 Mars. »
Le leader des FL a rejeté en outre catégoriquement les insinuations de Nasrallah concernant la position de ceux qui soutiennent que la seule présence de la résistance risque d'entraîner le pays dans une nouvelle confrontation avec Israël. « Nous n'acceptons pas de telles insinuations », a déclaré M. Geagea qui a également répondu à l'argumentation du leader du Hezbollah qui avait affirmé que les propos sur les dangers de la présence d'une résistance « émanent d'un milieu très restreint et nécessitent une réponse à l'échelle nationale ». « D'abord, cette position ne se limite pas à un milieu restreint, comme l'ont illustré les débats qui ont accompagné l'élaboration de la déclaration ministérielle, a déclaré M. Geagea. Ensuite, la réponse à l'échelle nationale s'est déjà manifestée lors du scrutin du 7 juin qu'ils avaient eux-mêmes qualifié de référendum sur la Résistance. S'ils ne veulent pas reconnaître le résultat de ces élections, c'est leur problème. »
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a tenu hier au siège des FL, à Meerab, une conférence de presse au cours de laquelle il a répondu au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a menacé de bombarder les infrastructures, les réseaux routiers, les usines, l'aéroport et les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut