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Moyen Orient et Monde - Niger

La junte va organiser des élections, obtient le soutien de la rue

La junte qui s'est emparé du pouvoir au Niger lors d'un coup d'État va organiser des élections et a libéré tous les membres du gouvernement qu'elle détenait, a annoncé l'un de ses dirigeants depuis Bamako, deux jours après le putsch.

Un capitaine des militaires putschistes a assuré que la junte avait agi "au nom de l'intérêt supérieur de la nation nigérienne, et non pour son propre compte"./

"Notre intention est d'assainir la situation politique, de réconcilier les Nigériens. Nous comptons organiser les élections, mais avant, il faut assainir la situation", a déclaré le colonel Djibrilla Hamidou Hima, en marge d'un sommet de chefs d'État ouest-africains à Bamako.

Jeudi, un "Conseil suprême pour la restauration de la démocratie" (CSRD, junte) a déposé le président Mamadou Tandja à l'issue de combats autour du palais présidentiel. Il a dissous le gouvernement et suspendu la Constitution très controversée adoptée en août 2009. "Je peux vous dire que tous les membres du dernier gouvernement Tandja sont désormais libres", a annoncé le colonel Hima. Ces ministres avaient été arrêtés lors du coup d'État, qui a eu lieu pendant une réunion du conseil des ministres, tout comme le président Tandja, qui lui, est toujours détenu.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a dépêché samedi à Niamey un émissaire venu "s'assurer de la sécurité" du président déchu, a indiqué à la radio publique l'émissaire, Mohamed Madani, qui préside la Communauté économique des États sahélo-sahariens (Censad). "Le frère guide m'a dépêché pour savoir quel est le programme du Conseil suprême (junte) et aussi pour s'assurer de la sécurité du président Mamadou Tandja et de sa famille", a déclaré M. Madani, qui s'est entretenu avec le chef de la junte militaire, le chef d'escadron Salou Djibo.

Le colonel a également dit avoir été "compris" par plusieurs chefs d'État ouest-africains réunis à Bamako pour un sommet l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), auxquels il a expliqué la position des putschistes. L'Uémoa a "condamné" le coup d'État dans un communiqué. Des ministres ont toutefois expliqué à des journalistes qu'il "s'agissait d'une condamnation de principe".

À Dakar, le représentant du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a annoncé l'envoi dimanche à Niamey d'une mission conjointe ONU, Union africaine (UA) et Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), pour "voir l'évolution de la situation"

À Niamey, environ 10 000 personnes, selon une estimation d'un journaliste de l'AFP, se sont rassemblées samedi pour exprimer leur soutien à la junte, répondant à l'appel lancé la veille par la Coordination des forces démocratiques pour la république (CFDR). Cette coalition d'opposition (partis, ONG, syndicats) s'était depuis des mois vivement opposée aux initiatives de M. Tandja pour rester au pouvoir coûte que coûte. Dans un mémorandum remis à la junte, la CFDR a réclamé la tenue d'élections "libres et transparentes". S'adressant aux manifestants, le capitaine Harouna Djibrilla Adamou a assuré que le Conseil militaire avait agi "au nom de l'intérêt supérieur de la nation nigérienne, et non pour son propre compte".

À Tillabéri (ouest du Niger), des milliers de personnes ont également pris part à une manifestation de soutien aux putschistes, selon la radio publique.

L'Association nigérienne pour la défense des droits de l'homme (ANDDH), plus importante ONG de ce type dans le pays, a également appelé à la tenue d'élections démocratiques mais sans les putschistes.

Le CSRD, qui retient le président déchu et assure qu'il se porte bien, a annoncé vendredi la création prochaine d'un "conseil consultatif" pour travailler à l'avenir du pays.

À la question de savoir si M. Tandja serait jugé, le colonel Hima a répondu: "Non, nous n'allons pas arriver à cette extrémité. On ne peut pas dire que tout ce que Tandja a fait est négatif".

Le Niger, vaste pays sahélien est plongé dans une grave crise politique depuis que M. Tandja, 71 ans, dont le dernier quinquennat s'achevait en décembre, avait décidé de se maintenir coûte que coûte au pouvoir en faisant adopter une nouvelle constitution prolongeant son mandat.

Il avait dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle pour arriver à ses fins.

La Cédéao avait suspendu le pays et l'Union européenne interrompu son aide au développement. La communauté internationale a néanmoins condamné le coup d'État et réclamé un retour rapide à des règles démocratiques.


"Notre intention est d'assainir la situation politique, de réconcilier les Nigériens. Nous comptons organiser les élections, mais avant, il faut assainir la situation", a déclaré le colonel Djibrilla Hamidou Hima, en marge d'un sommet de chefs d'État ouest-africains à Bamako.
Jeudi, un "Conseil suprême pour la restauration de la...

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