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Culture - Exposition

Rome s'abandonne à la fulgurance de l'univers du Caravage

Un enchantement digne de la caverne d'Ali Baba : Rome consacre à partir de samedi une exposition-événement au Caravage (1571-1610), le peintre maudit qui défraya la chronique de son temps aussi bien par sa vie privée tumultueuse que par son talent révolutionnaire.

Dès l'entrée de l'exposition, le spectateur est ébloui par la célébrissime "Corbeille de fruits", modèle de sobriété réminiscent de la peinture romaine. /

Pour le 400e anniversaire de sa mort, 24 des 64 toiles réalisées par le maître au cours de ses 39 ans d'existence ont été réunies aux Écuries du Quirinal, situées en plein coeur de la Ville éternelle, qui abrite en outre 15 autres de ses oeuvres disséminées dans ses églises et musées.
Rome, où l'artiste vécut pendant seulement 14 ans mais à l'apogée de son art, concentrera donc jusqu'au 13 juin le plus grand nombre d'oeuvres jamais rassemblées à sa gloire.
Dès l'entrée de l'exposition, le spectateur est ébloui par la célébrissime "Corbeille de fruits", modèle de sobriété réminiscent de la peinture romaine.
Parti-pris des conservateurs de l'exposition, les salles sont plongées dans une quasi-obscurité, confrontant ainsi directement le visiteur à la fulgurance de l'univers caravagesque.
Admiré de ses contemporains pour son sens de la synthèse et de l'essentiel, le Caravage recourt au contraste fort entre ombre et lumière, qui donne à ses oeuvres un accent dramatique et parfois même transgressif pour les canons de l'époque.
Cruciale dans l'oeuvre du Caravage, la lumière, au lieu d'être "universelle et sans direction précise", devient "un rayon puissant provenant d'une source précise, située en général hors du cadre en haut à gauche", explique la conservatrice Rossella Vodret.
Les chefs-d'oeuvre se succèdent de salle en salle, grâce aux prêts exceptionnels des plus grands musées: "Les musiciens" (Metropolitan de New York), "Le joueur de luth" (L'Hermitage de Saint-Petersbourg), "Saint Jean-Baptiste" (Kansas City) ou encore "L'Amour vainqueur" (Berlin).
À travers les différents sujets abordés, pour beaucoup d'inspiration biblique, le peintre fait passer des émotions qui ne sont pas sans rappeler des épisodes de sa vie sulfureuse, que ce soit le sourire coquin de "L'amour vainqueur" ou le visage horrifié de Judith tranchant la tête d'Holopherne.
Arrivé pauvre et affamé à Rome, celui qui s'appelle alors Michelangelo Merisi conquiert en 14 ans la gloire et la reconnaissance, mais il défraye aussi la chronique avec ses aventures homosexuelles et ses fréquentations interlopes, au point de devoir fuir Rome après son implication tragique dans un meurtre.
L'exposition respecte d'ailleurs cette césure et se divise en trois périodes: la jeunesse (1592-1599), le succès (1600-1606) et la fuite (1607-1610).
Au-delà de la beauté évidente des toiles les plus célèbres, l'exposition vaut surtout par la découverte d'oeuvres moins connues du maestro, comme la stupéfiante "Annonciation" du Musée des Beaux-Arts de Nancy. Le mouvement torturé du corps de l'archange Gabriel forme un contraste saisissant avec la sérénité de la Vierge, acceptant le destin qui lui est annoncé.
Autre divine surprise: un "Saint Jean-Baptiste" au visage tourmenté et songeur tout droit débarqué de Kansas City.
Avant même d'avoir commencé, l'exposition "Caravaggio" promet déjà d'être un succès: 4.800 billets ont été vendus pour les deux premiers jours et 50.000 réservations effectuées sur Internet.
Pour le 400e anniversaire de sa mort, 24 des 64 toiles réalisées par le maître au cours de ses 39 ans d'existence ont été réunies aux Écuries du Quirinal, situées en plein coeur de la Ville éternelle, qui abrite en outre 15 autres de ses oeuvres disséminées dans ses églises et musées.Rome,...

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