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Moyen Orient et Monde - Climat

L'accord de Copenhague est-il mort-né ?

Les Américains haussent le ton et brandissent le spectre d'un texte "mort-né": deux mois après sa conclusion dans une ambiance chaotique, l'accord de Copenhague sur le climat est mal en point, les négociations restant dans le brouillard.

En pleine bataille au Sénat pour faire passer le projet de loi sur la climat, le président américain Barack Obama a un besoin crucial de démontrer à son opinion publique que la Chine, son grand rival économique, est, elle aussi, engagée dans la lutte contre l'envolée du thermomètre planétaire./

Maigre texte de deux pages et demi négocié à l'arraché par une vingtaine de chefs d'État, il fixe comme objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète. Mais reste évasif sur les moyens. "Au-delà d'un manque de clarté dans sa rédaction, sa principale faiblesse est le manque d'ambition et de détermination des responsabilités: qui doit faire quoi et quand ?", résume Michael Zammit Cutajar, qui présidait à Copenhague l'un des deux groupes de négociation.

Une première échéance, le 31 janvier, devait permettre d'apporter un peu de clarté et de répondre à une double interrogation: quels pays, parmi les 194 membres de la Convention climat de l'ONU, étaient prêts à le signer d'une part, et à communiquer leurs promesses d'efforts d'autre part.

Plus de 50 pays - Chine et États-Unis en tête - représentant près des 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont confirmé leurs engagements chiffrés par écrit. Sans précédent, cette étape est importante. Mais combien de pays sont prêts à "s'associer", selon la terminologie onusienne, à cet accord ? À ce jour, le flou demeure.

En prenant soin de ne pas se prononcer explicitement sur ce point, la Chine, premier pollueur de la planète, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, qui avaient participé à son élaboration, ont semé le doute. Et agacé Washington.

Cette semaine, le négociateur américain pour le climat, Todd Stern, a déploré une position "un peu ambiguë". "Je pense qu'ils signeront l'accord car il serait trop grave de ne pas le faire", a-t-il déclaré, mettant en garde contre un accord "mort-né".

En pleine bataille au Sénat pour faire passer le projet de loi sur la climat, le président américain Barack Obama a un besoin crucial de démontrer à son opinion publique que la Chine, son grand rival économique, est, elle aussi, engagée dans la lutte contre l'envolée du thermomètre planétaire.

Sans statut juridique précis - les pays réunis à Copenhague ont simplement "pris note" de son existence -, sans soutien explicite des grands émergents, quel peut être le rôle de ce document dans les négociations à venir?

"Mon sentiment est que les États-Unis et quelques autres pays seraient favorables à un processus "des amis de l'Accord" en parallèle des négociations onusiennes", estime Elliot Diringer, du Pew Center, basé aux États-Unis. "Mais étant donné leur silence, il est peu probable que la Chine et l'Inde participent à tel exercice", ajoute-t-il, jugeant que l'accord de Copenhague pourrait finalement n'être qu'un simple "point de référence" dans les discussions.

En agissant ainsi, les grands pays émergents "indiquent clairement que le processus de négociation onusien est le seul qui soit valable", souligne en écho Saleemul Huq, de l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED), basé à Londres.

Dans ce contexte, et en l'absence de calendrier pour les mois à venir, rares sont ceux qui se hasardent à un pronostic sur la prochaine grand-messe du climat, prévue dans la station balnéaire mexicaine de Cancun du 29 novembre au 10 décembre.

Pour Michael Cutajar, Copenhague a démontré que "l'approche apocalyptique, consistant à faire monter la pression de manière excessive sur un rendez-vous unique", n'était "pas la bonne". "Les négociations climat vont durer des décennies. Pour les prochains rendez-vous, il faudra se tenir à l'écart d'un marketing excessif", dit-il.


Maigre texte de deux pages et demi négocié à l'arraché par une vingtaine de chefs d'État, il fixe comme objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète. Mais reste évasif sur les moyens. "Au-delà d'un manque de clarté dans sa rédaction, sa principale faiblesse...

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