Raouf Rifaï, qui accomplit un travail de sociologue et de topographe de la vie, accumule les teintes, les entasse ou les hachure en les harmonisant. « Toutes les techniques sont bonnes au service de la peinture », dit Rifaï qui aime considérer son travail comme expérimental. C'est en effet un regard toujours nouveau et renouvelé qu'il lance à ce qui l'entoure. « J'aime à sonder avec mes mains, mes pinceaux ou mes brosses d'autres perspectives et d'autres dimensions », poursuit-il.
Comme un laboratoire...
En brossant les civilisations perdues et plus particulièrement celles du Moyen-Orient à travers ces figures et ces regards démultipliés, la couleur et le graphisme de Rifaï deviennent à loisir langage. « Si, pour certains peintres, l'art est pour l'art, pour moi il y a une pensée et une idéologie qui transparaissent sur la toile », précise-t-il. En effet, c'est à travers la trame de ses compositions que Raouf Rifaï évoque le passé, le présent et le futur de microcosmes humains.
Aucun détail n'est négligé. Tant dans les habits ou ornements qu'il illustre que dans les couleurs passéistes ou futuristes qu'il emploie. L'artiste devient à la fois alchimiste et conteur d'une époque.
Pour Rifaï, l'habit ne fait pas le moine. Et si ses darawich reflètent le quotidien de cet être humain tout en métamorphose, il suffit simplement de changer leurs atours pour qu'ils se mondialisent, pour ne plus devenir qu'une espèce sans identité.
Les oripeaux se transformeraient alors en taffetas. Cette expression symbolique d'un monde en mouvement s'étale en grands formats transformables à leur tour en diptyques ou triptyques, et en petits formats. Elle est le fruit de multiples recherches et la vision d'un artiste humainement engagé.
* Galerie Pièce unique, jusqu'au 20 février. Tél : 01/975655.
Galerie Art Circle, jusqu'au 25 février. Tél : 03/027776.
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