Rechercher
Rechercher

Liban - Crash d’Ethiopian

L’avion localisé, les boîtes noires et 8 nouveaux corps remontés à la surface

A. Le cockpit et les restes de la carlingue qui s'est scindée en quatre morceaux ont été repérés hier à 45 mètres de profondeur de même que 8 corps et les deux boîtes noires du Boeing 737. Les 8 victimes et les boîtes noires ont été remontées à la surface. Les premières ont été transférées à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri et les secondes seront envoyées en France pour y être analysées.

Les ailerons arrière de l’appareil ont été repêchés.

C'est dans la nuit de samedi à dimanche et grâce aux efforts conjugués de la marine et des forces spéciales en coopération avec l'équipe d'experts français et les équipages des navires Ocean Alert et USNS Grapple que les deux ailerons arrière du Boeing 737 de la compagnie nationale éthiopienne Ethiopian Airlines ont été repérés et récupérés ainsi que la boîte noire qui comprend « les données liées au vol ». Il convient de souligner que toutes les opérations de recherches ont été supervisées par le chef d'état-major adjoint Abdelrahman Chehaitly. En soirée, l'enregistreur des conversations du cockpit a été retrouvé par des plongeurs de la marine libanaise et les deux boîtes ont été confiées à la commission d'enquête. Elles seront transférées en France à bord de l'avion privé du Premier ministre Saad Hariri aux fins d'analyse. Les « boîtes noires » devraient ainsi expliquer pourquoi le pilote n'a pas répondu à une requête de changement de direction alors qu'il pouvait entendre les instructions de la tour de contrôle. L'avion a apparemment effectué un brusque virage avant de disparaître des écrans-radars. Plusieurs responsables libanais ont affirmé que le pilote avait reçu des instructions de la tour de contrôle lui demandant de se diriger dans un certain sens avant que son appareil ne vire dans un autre. Le ministre des Travaux publics Ghazi Aridi a annoncé que les boîtes noires - celles-ci sont en fait orange, mais sont baptisées boîtes noires car elles ne sont visibles qu'en cas de catastrophe aérienne - avaient été localisées samedi sous la partie arrière de la carlingue, retrouvée en quatre morceaux principaux, à 45 mètres de profondeur et à 4 kilomètres de la ville de Naamé. Les équipes de recherches ont également retrouvé le cockpit de l'appareil, a-t-il ajouté. Plusieurs autres débris avaient été retrouvés auparavant au large des côtes syriennes.
Des progrès ont également été enregistrés au niveau de la découverte des corps des victimes puisque huit nouveaux corps ont été repêchés - seulement sept, selon certaines chaînes de télévision -, portant à 23 le nombre de victimes récupérées depuis la catastrophe, et plusieurs autres ont été localisés dans la partie du fuselage de l'avion localisé samedi par 45 mètres de fond. Il convient de rappeler que les informations précédentes avaient indiqué que la carcasse de l'avion et les boîtes noires se trouvaient à quelque 1 300 mètres de profondeur.
« La priorité, maintenant, c'est de retrouver les corps des autres victimes », a d'autre part déclaré M. Aridi. De son côté, le ministre de la Santé Mohammad Jawad Khalifé avait auparavant affirmé qu'un nombre « indéterminé » de corps avait été localisé sur le site des boîtes noires. Tous les corps remontés à la surface ont dans un premier temps été placés dans l'enceinte de la base navale de Beyrouth où ils ont été soigneusement recouverts avant d'être transférés à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri où, depuis midi, les familles des victimes avaient pris d'assaut l'enceinte de l'établissement dans l'espoir d'être autorisées à identifier les corps de leurs proches, sans succès. Aux alentours de 21h, les corps des victimes sont arrivés à l'hôpital à bord d'ambulances de la Croix-Rouge libanaise. Il faut souligner qu'après près de deux semaines passées sous l'eau, les corps sont désormais sérieusement endommagés et certainement méconnaissables. Mohammad Jawad Khalifé a ainsi souligné que les familles « ne seront pas admises aujourd'hui (hier) à l'intérieur de l'hôpital afin d'identifier les corps de leurs proches parce que ceux-ci sont très endommagés ». M. Khalifé leur a ainsi demandé d'attendre « les résultats des examens ADN ». « Nous informerons les familles le plus rapidement possible des résultats », a-t-il ajouté. M. Khalifé avait auparavant indiqué que « toutes les mesures techniques avaient été prises par l'hôpital Rafic Hariri pour conserver de manière adéquate les corps des victimes » qui ont été déposés en début de soirée à la morgue de l'hôpital. Celui-ci a une capacité suffisante pour stocker « toutes les victimes dans le cas où elles seraient toutes retrouvées », a-t-il ajouté. Techniquement, l'opération d'identification grâce à l'ADN « prendra désormais moins de temps », selon M. Khalifé, car tous les échantillons donnés par les familles ont d'ores et déjà été analysés et n'ont plus qu'à être recoupés avec l'analyse des corps retrouvés. Le chef de la police judiciaire, le général Anwar Yehya, s'était également rendu en cours d'après-midi à l'hôpital pour donner des directives tendant à empêcher les familles d'identifier les corps de leurs proches. Tard dans la nuit, des informations faisant état de la complexité des analyses ont circulé, principalement à cause de l'état lamentable dans lequel se trouvent désormais les corps. L'attente des familles était d'autant plus insupportable hier qu'elle en a été inutile.
Il faut en outre souligner que c'est grâce aux plongeurs de l'armée libanaise que les corps ont pu être repérés et remontés à la surface. En soirée, les ministres Aridi et Khalifé affirmaient que les travaux de recherche se poursuivront toute la nuit, et que les éventuels corps retrouvés seront remontés à la surface au lever du jour. Un communiqué de l'armée attestait que le navire Ocean Alert poursuivait dans la nuit d'hier et « à la demande de l'armée libanaise » l'opération de « scan » de la zone où le cockpit et les corps ont été retrouvés, et ce « afin de poursuivre les opérations de plongée tendant à remonter à la surface les éventuelles victimes ».
Par ailleurs, conscient de l'imbroglio juridique dans lequel risquent de sombrer les familles des victimes si celles-ci ne sont pas retrouvées, le ministre du Travail Boutros Harb a indiqué hier dans le cadre d'un entretien accordé à la chaîne de télévision NTV qu'une exception au droit du statut personnel pourra être autorisée « afin que les disparus puissent légalement être considérés comme décédés ».
C'est dans la nuit de samedi à dimanche et grâce aux efforts conjugués de la marine et des forces spéciales en coopération avec l'équipe d'experts français et les équipages des navires Ocean Alert et USNS Grapple que les deux ailerons arrière du Boeing 737 de la compagnie nationale éthiopienne Ethiopian Airlines ont...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut