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CD, DVD - Un peu plus de...

Duel au soleil

Mefte7 el-charr, kelmé. La clé du conflit est un mot. Un seul. Il suffit parfois d'un seul mot pour tout détruire, pour tout briser, pour que tout vole en éclats. Un mot de trop, un mot de travers, un mot inapproprié et voilà qu'on s'entre-tue. Pourtant, en apparence, rien ne laissait présager une telle tournure des événements. Tout allait si bien. Soudain, tout va si mal... On croyait les disputes révolues, les bagarres abandonnées sur le seuil des cours de récréation. Je te tire les cheveux parce que tu as dit que j'étais amoureux de ma voisine de table. Je te fais un croche-pied parce que tu as dit que ma maman n'était pas jolie. Je te tire la langue parce que tu m'as volé ma tartine de Nutella. D'ailleurs, je ne vais plus te parler, ni jouer avec toi, ni te prêter ma Barbie car je te déteste. Une heure. Deux tout au plus, et le conflit sera terminé, la hache de guerre enterrée. Main dans la main, on repart vers de nouveaux cieux, de nouveaux jeux. Oubliés les « cornichons à trompettes », « imbécile, idiote, crétin » et autres noms d'oiseaux dont on avait affublé l'autre. C'est reparti pour un tour... Il était sympathique ce temps-là. Un coup de pied en signe de mécontentement, une petite bousculade pour dire à l'autre d'aller se faire voir et puis hop, l'instant d'après, la vie reprenait son cours normal, une sorte de long fleuve tranquille avant la tempête. « Le juge des enfants s'est pendu », qu'ils disent, dans la langue de Khalil Gibran. Normal, c'était un adulte. Et les adultes se disputent différemment. Tout aussi violemment (voire plus parfois) que les enfants. Et dans la plupart des cas, pour des raisons aussi (voire plus) stupides et infondées que celles des gosses. Et si les disputes ont des origines aussi variées que le menu d'un restaurant de mezzé, leurs mécanismes le sont tout autant. Disputes amoureuses, amicales, familiales, professionnelles, politiques. Engueulades et règlements de compte à tout va. Je t'aime/moi non plus. Pourquoi ? C'est fini. Tu l'as regardé. Elle t'a suivie... Tu m'as trahie, trompée, mentie, déçue. Tu m'as insultée, tu as été trop loin, tu as dépassé tes limites. Tu n'es plus la même, tu as changé, on ne te voit plus, on ne te saisit plus. Tu es malhonnête, tu as volé de l'argent, grignoté  l'héritage, tu m'as entourloupé, arnaqué... Tu es en retard, tu n'as pas fait ton boulot, tu as raconté à Flén qui a répété à Fleytén qui a redit à Foulén, ce que je t'avais confié sous le sceau du secret. Il m'a fait une queue de poisson, est arrivé en sens interdit, parlait au téléphone. Ça couvait depuis longtemps. C'est la goutte qui a fait déborder le vase... Elle m'a quitté.
Questions d'amour, de confiance, d'honneur. Ça tire dans tous les sens : dans les pattes, dans le dos, entre les deux yeux, là où ça fait le plus mal. On ne se parle plus, on se déclare la guerre, on s'assassine. On attaque, on tacle, on agresse. Verbalement, physiquement, par mail, par SMS, sur Facebook. On piaille, on crie, on hurle pour se faire entendre. Parce qu'on a toujours raison, jamais tort. « Ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu n'entends que ce que tu veux entendre. Tu as mal interprété mes paroles. Tu ne comprends rien... » Et ça repart de plus belle. Le ton monte, crescendo. Et on se tait... On prépare sa vengeance : œil pour œil, dent pour dent. On (re)tire là où ça fait mal, très mal. Tous les coups sont permis. Les plus bas, les plus vils, les plus sales. Au nom d'une seule justice : la sienne. Avec haine et véhémence, passion et ressentiment, rancœur et amertume. On est victime ? On s'incarne bourreau. On fait payer cher, très cher, le prix de cette trahison. Parce que c'est presque toujours de trahison dont il s'agit... Puis vient le temps de la guerre froide, de cette inimitié qui s'est instaurée entre les uns et les autres. Et parfois/souvent on ne sait plus pourquoi en est-on arrivé là ? Pourquoi cela a-t-il tourné au vinaigre ? Pourquoi ne se parle-t-on plus finalement ? Cela en valait-il la peine ? Parfois oui, souvent non... Souvent non. Si seulement on pouvait se disputer comme quand on avait 5 ans. Une gifle par-ci, un coup de pied par-là, une petite insulte de rien du tout et un « pardon » au bout du chemin. Un tout petit « pardon » qui effacerait tout...
Mefte7 el-charr, kelmé. La clé du conflit est un mot. Un seul. Il suffit parfois d'un seul mot pour tout détruire, pour tout briser, pour que tout vole en éclats. Un mot de trop, un mot de travers, un mot inapproprié et voilà qu'on s'entre-tue. Pourtant, en apparence, rien ne laissait présager une telle tournure des...

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