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Afghanistan : Gates va presser l'Otan d'envoyer des instructeurs sans tarder

Les Etats-Unis vont plaider auprès de leurs alliés de l'Otan pour qu'ils consentent à envoyer sans tarder des milliers d'instructeurs militaires en Afghanistan, où la situation reste grave mais s'est déjà redressée, selon le chef des troupes internationales.

"La situation reste grave mais ne se détériore plus", comme elle le faisait encore l'été dernier, a estimé le général américain Stanley McChrystal, à son arrivée à Istanbul. Il devait participer à une réunion jeudi et vendredi des 28 ministres de la Défense de l'Alliance atlantique largement consacrée à l'Afghanistan.

"Nous avons accompli d'importants progrès et posé des jalons en 2009 et nous ferons de nouveaux progrès en 2010", a-t-il assuré devant la presse.

Les ministres de la Défense de l'Otan devaient aborder le sujet clé des renforts en Afghanistan, vendredi.

A cette occasion, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates "va appeler" ses collègues "à agir le plus vite possible (...) afin de permettre aux forces de sécurité afghanes d'être en mesure de prendre la direction des opérations sur le plan de la sécurité", a indiqué son porte-parole Geoff Morrell.

"La question de temps est primordiale", a-t-il ajouté devant quelques journalistes, alors qu'une offensive des troupes internationales et afghanes est annoncée dans la province d'Helmand (sud afghan), bastion des talibans.

C'est pourquoi "il est important que nos alliés contribuent à cette cause aussi rapidement que possible, tout comme nous le faisons" avec l'envoi de 30.000 soldats américains supplémentaires décidé par le président Barack Obama, a encore déclaré M. Morrell.

"2010 doit être l'année de l'effort maximal. Plus nous en faisons en 2010, plus il sera facile de transférer des responsabilités en 2011 et après, et plus nous pourrons retirer des troupes" d'Afghanistan, a commenté de son côté l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Otan, Ivo Daalder.

L'objectif entériné par la conférence internationale sur l'Afghanistan le 28 janvier à Londres est que la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) commandée par l'Otan transfère progressivement à l'armée et à la police afghanes la tâche d'assurer en première ligne la sécurité face aux talibans.

Selon ce scénario, l'envoi en renfort de 30.000 soldats par les Etats-Unis et de près de 10.000 par leurs alliés doit créer les conditions favorables à ce transfert.

Or, entre 1.500 et 1.700 instructeurs manquent encore à l'appel pour entraîner la police et l'armée afghanes, ainsi que quelque 2.500 hommes chargés de suivre et d'encadrer les forces afghanes sur le terrain, a estimé jeudi un haut responsable américain, sous couvert d'anonymat.

M. Gates compte également offrir aux pays de l'Otan une aide technique américaine contre les bombes artisanales, arme de prédilection des rebelles et première cause de mortalité des soldats étrangers sur le terrain.

Jeudi soir, les ministres devaient inaugurer leur réunion par un dîner consacré aux problèmes budgétaires récurrents de l'Otan, que les opérations en Afghanistan ne font qu'aggraver, en ces temps de crise économique, selon un diplomate.

Les 28 "vont probablement s'entendre pour boucher un trou de quelque 500 millions de dollars dans le budget +investissement+ de l'alliance en 2010", a indiqué à l'AFP un responsable de l'Otan.

M. Gates comptait profiter de l'occasion pour faire changer "les priorités de dépenses de l'Otan" qui sont parfois "obsolètes", selon un haut responsable américain.

Il voudrait que l'Otan s'oriente vers "une réduction des dépenses dans certains secteurs" et consacre plus de fonds aux priorités à son avis stratégiques comme l'Afghanistan et la défense anti-missile.

Dans ces domaines, la France également souhaiterait plus de rigueur et de transparence à l'avenir, a dit un diplomate français.

Les Etats-Unis vont plaider auprès de leurs alliés de l'Otan pour qu'ils consentent à envoyer sans tarder des milliers d'instructeurs militaires en Afghanistan, où la situation reste grave mais s'est déjà redressée, selon le chef des troupes internationales.
"La situation reste grave mais ne se détériore plus", comme elle le faisait...