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Lifestyle - Événement

Des enchères révélatrices du marché libanais

C'est à la Ayyam Gallery* que s'est tenue jeudi soir The Beirut Sale, Art from the Middle East. Cette vente aux enchères d'artistes arabes a été l'occasion de réunir curieux, esthètes et collectionneurs. Et de prendre le pouls du marché local.

Nada Boulos el-Assaad présidant à la vente.

Ils étaient nombreux, Libanais et étrangers, à se retrouver dans le très bel espace de la Ayyam Gallery, inauguré le 8 octobre 2009. Après Dubaï et Damas, Khaled et Jouhayna Samawi décident de s'intéresser au marché local, incontournable escale dans la région, rendant ainsi à Beyrouth ses lettres de noblesse en termes culturels et artistiques. Cet événement n'est pas le premier au Liban, puisque la galerie Épreuve d'artiste d'Amal Traboulsi avait déjà organisé une vente aux enchères de peintres libanais afin d'évaluer la véritable cote du marché de l'époque. Mais il a permis de découvrir des peintres syriens, jordaniens, turcs et palestiniens, déjà présentés à la galerie Ayyam de Damas ou de Dubaï, et leurs estimations. Premières œuvres ou artistes confirmés, les lots proposés offraient du bon et du moins bon. Certains travaux étaient surestimés, alors que d'autres ont créé la bonne surprise.

Climat tiède
La nuit vient de tomber sur l'imposant Beirut Tower. Une foule nombreuse investit les lieux, occupée à faire le tour des 47 lots proposés, flairer la bonne affaire ou se laisser séduire. Des tableaux, huiles, acryliques, mixed medias, des photographies, une sculpture de Nadim Karam, une installation de Jean-Marc Nahas emplissent la salle de couleurs et de murmures, commentaires souvent avisés. À l'heure prévue, Nada Boulos el-Assaad démarre la vente, le marteau à la main et les chiffres au bout des lèvres. Une heure trente de présentations, d'offres et de demandes, de surenchères par des clients sur place, dans une salle timide, et certains, plus mystérieux, au téléphone. Quelques chiffres prometteurs, supérieurs à l'estimation la plus haute, d'autres au-dessous de l'estimation la plus basse, sept invendus, dont un Paul Guiragossian. Le bilan est mitigé.
On retiendra de cette première tentative la (re)découverte de certains talents syriens (Omran Younès, Safwan Dahoul, Hammoud Chantout, Mohannad Orabi) ou palestiniens (Samia Halaby, Oussama Diab). La poésie de Nadim Karam dans sa toile Aisha et sa sculpture Phoenician, la douce folie de Jean-Marc Nahas, l'humour du très regretté Willy Aractingi. La découverte de la jeune photographe Nour el-Khazen, dont la photo a été vendue à l'estimation la plus forte, la toile de Oussama Diab vendue plus cher que prévu, la confirmation du talent de Samia Halaby dont les œuvres se trouvent au Guggenheim de New York, au National Museum of Women in the Arts à Washington, à l'Art Institute of Chicago, au British Museum et à l'IMA. Son tableau A Rose a été consenti à 30 000 dollars. Il aura été le succès de ces enchères.
Des artistes dépassés ? Certains autres méconnus par un marché où l'art devient plus pointu et le client plus exigeant ? Des œuvres trop chères ou tributaires d'une crise économique mondiale ? Autant de questions qui se posent à l'issue de cet événement. Qui reste une belle initiative à applaudir et à encourager.

*Ayyam Gallery. Beirut Tower. Rue Zeitouné. Solidere.
Tél. : 01/374450-1
Ils étaient nombreux, Libanais et étrangers, à se retrouver dans le très bel espace de la Ayyam Gallery, inauguré le 8 octobre 2009. Après Dubaï et Damas, Khaled et Jouhayna Samawi décident de s'intéresser au marché local, incontournable escale dans la région, rendant ainsi à Beyrouth ses lettres de noblesse en...

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