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Économie

Clearstream : après le duel politique, le temps du jugement

Trois mois après un procès aussi complexe que sensible, Dominique de Villepin sera fixé jeudi sur son sort judiciaire dans l'affaire Clearstream, une décision également attendue par Nicolas Sarkozy qui avait promis de pendre les responsables de ce complot à un "croc de boucher".

Dominique de Villepin dit attendre le jugement de cette affaire dans une "parfaite tranquillité", même si elle est susceptible de bloquer son parcours politique. /

Ironie du sort, c'est le jour de l'anniversaire du chef de l'État, partie civile dans le dossier, que sera rendu le jugement de cette nébuleuse affaire de dénonciation calomnieuse visant à nuire à des personnalités, dont Nicolas Sarkozy. L'affluence s'annonce tout aussi remarquable qu'aux premiers jours du procès devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, présidée par Dominique Pauthe.

Dominique de Villepin dit attendre cette décision dans une "parfaite tranquillité", même si elle est susceptible de bloquer son parcours politique. S'il est jugé coupable de "complicité de dénonciation calomnieuse", il peut être déchu de ses droits civiques et devenir inéligible. Or depuis quelques mois, l'ancien Premier ministre ne cache plus ses ambitions présidentielles pour l'élection de 2012. Ainsi, cette semaine, le "Mousquetaire", comme le surnomment certains protagonistes du dossier Clearstream, a esquissé à Bondy, en banlieue parisienne, une ébauche de programme et de politique "alternative". "L'injustice et les épreuves n'ont fait que redoubler la détermination qui est la mienne. Aujourd'hui, mon engagement public n'est pas négociable", a-t-il déclaré, avant de conclure: "Je sais ce que je veux et qui je veux servir: la France et les Français".

Tout est parti de fichiers informatiques volés au Luxembourg, de banals listings bancaires provenant de la chambre de compensation Clearstream, auxquels ont été ajoutés des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, pour faire croire qu'elles étaient mêlées à des affaires de corruption. Outre Dominique de Villepin, quatre autres prévenus sont poursuivis, le mathématicien Imad Lahoud, l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin, ainsi qu'un ancien auditeur d'Arthur Andersen Florian Bourges et le journaliste Denis Robert. L'une des tâches du président Pauthe sera de déterminer qui de Lahoud ou de Gergorin, son employeur, est à l'origine de la machination. Lahoud est-il le cerveau qui a manipulé l'énarque un brin fantasque, ou la petite main d'un Machiavel de l'aéronautique qui a voulu éliminer ses rivaux?

Pour le ministère public, Dominique de Villepin, est coupable d'avoir fermé les yeux, alors qu'il savait que les fichiers étaient des faux. Le parquet considère qu'il aurait pu tout stopper, mais qu'il a choisi de ne pas le faire, trop heureux de gêner Nicolas Sarkozy alors en pleine course vers l'Elysée. Le procureur de Paris Jean-Claude Marin a requis 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende à son encontre, mais pas son inéligibilité. Malmené à l'audience par les déclarations du général Rondot, un militaire qui a enquêté sur les listings, Dominique de Villepin a soutenu qu'"à aucun moment", il n'avait participé à cette machination. Souvent grandiloquent, il a brocardé "l'acharnement" du président de la République à son encontre.

Le comportement inédit d'un président français a marqué les esprits. Dénoncé par certains comme "une hyper partie civile", Nicolas Sarkozy n'a pas hésité, lors d'une intervention télévisée, à qualifier les prévenus de "coupables" avant même que le tribunal n'ait tranché. Réponse jeudi à 10h30.


Ironie du sort, c'est le jour de l'anniversaire du chef de l'État, partie civile dans le dossier, que sera rendu le jugement de cette nébuleuse affaire de dénonciation calomnieuse visant à nuire à des personnalités, dont Nicolas Sarkozy. L'affluence s'annonce tout aussi remarquable qu'aux premiers jours du procès devant la 11e chambre...

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