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Culture - En librairie

Une étude sur l’esthétique bourrée d’anecdotes croustillantes

« Ce sont des jeux pervers, c'est le monde à l'envers », annonce tout de go Arz el-Alam dans son ouvrage éponyme paru aux éditions Elzévir, 2009.

Voilà un essai de 500 pages présenté comme «une étude sérieuse et documentée sur l'esthétique». Le beau est donc au centre de cet ouvrage rédigé par Arz el-Alam, juge à la retraite et ancien président de la cour d'appel civile à Tripoli. Ce natif de Daraya, au Liban-Nord, se propose, en disséquant certains principes de la peinture, de la musique ou encore de la poésie, de «réinstaller les concepts du beau, du bien et du vrai dans un monde où tout est malheureusement chaos». Pour être documenté, il l'est. Mais il est surtout truffé d'exemples tirés de la vie, de la ville, mais aussi des anecdotes (croustillantes) de sa profession.
Voilà un homme qui n'a pas peur de dire les choses comme elles sont. De l'histoire de Dolorani, cet âne peintre qui a accédé au rang de vedette internationale lors de l'exposition universelle de Paris en 1937, à l'anecdote de la «sotte» qui se fait avorter par un médecin boucher, en passant par mille et une autres histoires visant à illustrer le chaos ambiant. En faisant des parallèles entre l'art et la politique, il en arrive à relater l'épisode de Johnny Halliday en 1963 et de feu Kamal Joumblatt. Puis de passer en revue la plupart des politiciens libanais. Et faire une critique de la morale, ou plutôt son absence, dans la société libanaise actuelle.
Et Arz el-Alam de demander une réévaluation des critères de l'art, de la raison et de la morale. Et il propose au lecteur, après avoir bien lu l'ouvrage, de s'attarder sur cette pensée de Gibran: «Arrête-toi un moment pour que je contemple ton visage. Peut-être apprendrai-je les secrets de ton cœur à travers tes yeux étranges.»
Au fil des pages, il explique par le menu détail les raisons de sa campagne virulente contre certains styles
modernes.
Le contenu se rapporte donc plus à un état des lieux commenté qu'à un essai littéraire ou philosophique de haut vol. Émaillé par la même litanie «Dada, dada, dada...». Pour exprimer son dégoût, il a «repris» la formule de Tristan Tzara et Aragon «Dada, dada, dada...», non pas pour s'attaquer, comme ils l'ont fait, à tout ordre établi, à toute esthétique, à toute vérité, à toute morale... mais tout à fait à l'opposé, pour exprimer toute son indignation contre les méfaits de leur influence subversive dans maints domaines. Il estime en effet que ce sont les dadaïstes et leurs successeurs qui ont causé le plus de mal et qui continuent à le faire. Arz el-Alam a d'ailleurs rédigé cette étude pour tenter «farouchement et opiniâtrement», dit-il, de remettre un peu d'ordre, de supplanter la dictature de l'absurde, de militer contre ce raz-de-marée qui fait tache d'huile depuis un siècle. «Le but de cette étude, comme je me le suis proposé, est donc de désavouer franchement et fermement ce «modus vivendi» moderne, de stigmatiser les mœurs d'un monde à la dérive et ce, dans le ferme espoir de voir réinstallés les concepts du beau, du bien, du vrai pour le bien-être de l'homme.»
Le tout enrobé d'un style simple, franc, direct et incisif.
Voilà un essai de 500 pages présenté comme «une étude sérieuse et documentée sur l'esthétique». Le beau est donc au centre de cet ouvrage rédigé par Arz el-Alam, juge à la retraite et ancien président de la cour d'appel civile à Tripoli. Ce natif de Daraya, au Liban-Nord, se propose, en...

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