Rechercher
Rechercher

Actualités

L'attentat raté à Detroit pose la question de la sécurité dans les avions

La tentative d'attentat perpétrée vendredi à bord d'un avion de ligne américain entre Amsterdam et Detroit a provoqué samedi un durcissement des mesures de sécurité dans les aéroports du monde entier et pose à nouveau la question de l'efficacité de telles mesures.

Vendredi, les passagers du vol 253 de Northwest Airlines ont raconté avoir entendu un fort bruit et vu une lumière intense avant que des flammes n'apparaissent à l'intérieur de la cabine. Le suspect se serait présenté au FBI comme ayant des liens avec el-Qaïda, selon les médias américains.

Abdul Farouk Abdulmutallab aurait collé sur sa jambe de la poudre explosive qu'il voulait faire exploser en la mélangeant avec un liquide contenu dans une seringue, selon le New York Times.

Douglas R. Laird, l'ancien directeur de la sécurité de Northwest Airlines, n'est pas surpris.

Tant que les rayons X ne seront pas "remplacés par des scanners corporels" pour inspecter les passagers, "le danger ne sera pas écarté" parce que si vous n'utilisez pas un scanner corporel, vous ne pouvez pas savoir ce qu'une personne a sous ses vêtements", a-t-il déclaré à l'AFP samedi.

L'utilisation de ces scanners est controversée, en raison notamment des présomptions de voyeurisme. Les ondes de ces appareils traversent en effet les vêtements et dessinent sur l'écran le corps dévêtu, en trois dimensions. Et ces scanners coûtent cher : plus d'un million de dollars, quand un appareil à rayon X classique vaut moins de 50.000 dollars, selon M. Laird.

Pour ce spécialiste de la sécurité dans les aéroports, l'aéroport Schipol d'Amsterdam, d'où le terroriste présumé a décollé est en tous cas l'un des aéroports les plus sûrs du monde, avec des "normes de sécurité très élevées".

Comme toujours dans ces cas là, les mesures de sécurité ont été renforcées samedi dans la plupart des grands aéroports du monde.

Les aéroports de Rome, Paris, Bruxelles, Londres, des Pays-Bas et du Canada ont très rapidement annoncé un renforcement de la sécurité, qui consiste notamment à fouiller les passagers et à effectuer des contrôles supplémentaires du bagage à main.

Au delà de ces mesures prises dans l'urgence, qui ne visent généralement qu'à appliquer plus strictement des mesures déjà en vigueur, lesquelles ne sont pas respectées à la lettre en temps normal faute de moyens, les autorités aéroportuaires vont devoir adapter leur système de filtrage aux nouveaux risques que l'attentat manqué met en exergue.

Nul ne peut affirmer que les scanners corporels auraient permis de détecter la poudre explosive que Abdulmutallab aurait collé sur sa jambe. On sait par contre que les rayons X ne servent à rien dans ce cas là.

Difficile en outre de savoir si le détecteur instantané d'explosifs liquides que des scientifiques allemands ont récemment annoncé avoir mis au point, aurait permis d'empécher le suspect du vol pour Detroit de monter à bord.

Depuis 2001, les innovations n'ont pas manqué pour améliorer la sécurité des aéroports et des vols.

En 2008, prenant exemple sur les États-Unis, les "shérifs des airs" armés sur les vols ont été autorisé en Europe. Les liquides et gels de plus de 100 ml ont été interdits en cabine dans le monde entier suite à la mise au jour par Londres d'un complot terroriste destiné à faire sauter des avions au moyen d'explosifs liquides en 2006. Et le blindage des portes de cockpit a été rendu obligatoire en 2003 pour éviter d'éventuelles intrusions.

Mais la plupart des responsables de la sécurité aéroportuaire assurent que le risque zéro n'existe pas. Et régulièrement des équipes de journalistes défraient la chronique en faisant entrer des armes ou des explosifs dans des zones sous douane ou dans des avions.

Vendredi, les passagers du vol 253 de Northwest Airlines ont raconté avoir entendu un fort bruit et vu une lumière intense avant que des flammes n'apparaissent à l'intérieur de la cabine. Le suspect se serait présenté au FBI comme ayant des liens avec el-Qaïda, selon les médias américains.
Abdul Farouk Abdulmutallab aurait...