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L'Irak et l'Iran se disputent un puits de pétrole à leur frontière

Bagdad et Téhéran se disputaient samedi la propriété d'un puits de pétrole où se trouvent depuis vendredi des militaires et des techniciens iraniens, dans le premier incident sérieux entre les deux voisins depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

L'Iran a reconnu samedi que ses forces se trouvaient sur le site d'un puits revendiqué par l'Irak, mais a rejeté les protestations de Bagdad en affirmant que le puits était en territoire iranien.

"L'occupation du puits numéro 4 par une dizaine de militaires et techniciens iraniens se poursuit samedi en dépit de nos protestations", a affirmé à l'AFP le vice-ministre irakien des Affaires Etrangères Mohammad al-Hajj Hamoud.

"Nous avons convoqué hier (vendredi) l'ambassadeur d'Iran à Bagdad pour lui dire que cette attaque est inacceptable et notre ambassadeur à Téhéran a remis une note a leur ministère des Affaires Etrangères pour leur demander de retirer leurs troupes, mais il ne l'ont pas fait jusqu'à présent", a-t-il ajouté.

"C'est la première fois que cela se produit. Avant les Iraniens essayaient d'empêcher nos techniciens de travailler sur ce puits foré par l'Irak en 1974 en tirant dans leur direction mais ils ne l'avaient jamais occupé", a dit M. Hamoud.

Selon M. Hamoud, cette action intervient un mois avant le début des travaux de la commission mixte qu'il dirige du côté irakien pour délimiter la frontière terrestre et maritime dans le Chatt al-Arab avec l'Iran.

L'Iran a assuré samedi que ce puits se trouvait sur son sol.

"Nos forces sont sur notre propre sol, car ce puits appartient à l'Iran selon les frontières internationales reconnues", ont déclaré les forces armées iraniennes dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision d'Etat en arabe Al-Alam.

De son côté, le ministère iranien des Affaires étrangères a dit attendre une réponse de Bagdad sur la réunion d'une commission de délimitation de la frontière.

"Le ministère des Affaires étrangères avait officiellement annoncé qu'il était prêt à participer à une commission conjointe pour régler les questions frontalières et attend toujours la réponse irakienne", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère Ramin Mehmanparast.

Certains responsables ont dans le même temps récusé toute "occupation".

"Nous rejetons fermement l'affirmation selon laquelle l'Iran aurait occupé un puits de pétrole irakien", a déclaré le président de la commission du Parlement pour la sécurité nationale et les affaires étrangères, M. Aleddin Borujerdi cité par l'agence officielle Irna.

"Cette affaire est en cours d'examen par l'intermédiaire des canaux diplomatiques, et s'il y a un problème il sera rapidement résolu", a ajouté le parlementaire iranien.

M. Borujerdi a affirmé que les relations entre Téhéran et Bagdad ne devaient pas souffrir de ce type de "publicité négative", et il a mis en cause "la propagande des médias étrangers" dans cette affaire.

Jamais depuis l'arrivée au pouvoir à Bagdad de partis chiites, dont de nombreux dirigeants ont vécu en exil à Téhéran, les relations ne s'étaient envenimées à ce point, en dépit d'un certain nombre de contentieux entre les deux pays.

Un responsable de la Compagnie du pétrole du sud (SOC) à Amara (305 km au sud-est de Bagdad) avait affirmé que des forces iraniennes étaient arrivées tôt vendredi matin sur le champ situé dans le gouvernorat de Missane.

Sur place, l'armée irakienne interdisait à des dizaines de kilomètres l'approche du site disputé, a constaté un photographe de l'AFP.

Le puits numéro 4 se trouve sur le champ pétrolier de Fauqa, un des trois mis aux enchères internationales en juin qui n'avaient pas trouvé preneur. Les réserves de Fauqa sont estimées à 1,55 million de barils.

"Tel que je le comprends, ils s'agit d'un territoire sous souveraineté irakienne et il revient aux dirigeants irakiens de résoudre" le problème, a dit le chef d'état-major interarmées des Etats-Unis, l'amiral Michael Mullen.

Bagdad et Téhéran se disputaient samedi la propriété d'un puits de pétrole où se trouvent depuis vendredi des militaires et des techniciens iraniens, dans le premier incident sérieux entre les deux voisins depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.
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