À l'heure où les chefs d'État de la communauté internationale se réunissent en espace confiné à Copenhague pour négocier l'avenir climatique de la planète, une expédition exceptionnelle parcoure les mers du globe afin d'étudier l'ensemble des écosystèmes marins.
À bord d'un voilier d'exploration, une équipe scientifique internationale et multidisciplinaire inédite tâche d'observer les effets des bouleversements écologiques majeurs qui menacent aujourd'hui la vie marine. À l'origine de cette expédition océanographique, baptisée « Tara Oceans », la rencontre de deux hommes passionnés par la mer et inquiets du futur que les hommes réservent à leur planète : Étienne Bourgois, directeur général d'Agnès b., président du Fonds Tara, et Éric Karsenti, directeur de recherche au sein du Laboratoire européen de biologie moléculaire.
L'aventure scientifique a commencé il y a trois mois lorsque le voilier a quitté les côtes bretonnes en France pour se lancer à la conquête des mers du globe, des atolls coralliens tropicaux à l'Antarctique, des isthmes moyen-orientaux au passage du nord-ouest. Le navire a déjà fait ses preuves lors d'une première expédition menée par les équipes d'Étienne Bourgois, entre 2006 et 2008, à travers la banquise de l'océan Arctique. Tara a alors offert aux scientifiques, volontairement prisonniers des glaces, un site d'observations et d'expérimentations inédit. Dorénavant, et ce pour trois ans, le navire recueillera des prélèvements d'organismes marins, souvent microscopiques, afin de réaliser des mesures et des études dans des domaines scientifiques divers comme la physique, la biologie, la génomique, la taxonomie...

Une aventure scientifique et humaine
Une équipe internationale d'océanographes, de biologistes, d'écologistes mais aussi de journalistes et d'artistes, est mobilisée autour de l'expédition. En effet, pour les directeurs de Tara Oceans, la vulgarisation de ce projet scientifique techniquement très complexe est la clé de sa réussite : Étienne Bourgois confie qu'il ne voulait pas « d'une image de la science pour la science ». D'après lui, la sensibilisation de tout un chacun permettra de lutter à terme contre l'individualisme des sociétés contemporaines qui exacerbe les comportements néfastes pour le climat. Il ajoute en ce sens et sans détour qu'il est « facile de faire des promesses pour 2050 au cours d'un sommet mondial alors que les principaux responsables politiques ne seront plus là pour assumer leurs responsabilités ». De son avis, le devoir de protection de l'environnement planétaire incombe à chacun et l'implication du grand public est primordiale. C'est en poursuivant cet objectif que l'expédition s'est entourée de partenaires comme l'Agence France Presse ou Thalassa, rendez-vous télévisuel hebdomadaire français, consacré au monde maritime.
L'émission se fera donc le complice de l'expédition et consacrera des sujets concoctés avec des scientifiques, des historiens et des spécialistes des régions traversées. Trente-deux escales et presque autant de pays à découvrir : cette semaine le pays du Cèdre est à l'honneur et l'émission s'attardera sur l'étude d'un littoral chargé d'histoire et en pleine mutation. Étienne Bourgois a appelé de ses vœux cette étape cruciale en Méditerranée : « J'ai découvert Beyrouth il y a treize ans, J'apprécie énormément le Liban et j'ai tenu à ce que Tara y largue les amarres. »
Souhaitons bon vent à ce voilier d'exception et, comme lui, concentrons-nous davantage sur la protection de l'environnement marin, deuxième poumon de notre planète.